Crédits : DR Des études archéologiques menées en Allemagne démentent l’idée selon laquelle les rôles de genre que l’on connaît dateraient de l’âge de pierre, rapportait Phys.org le 4 septembre dernier. Les femmes auraient joué, durant environ 800 ans, du Néolithique au début de l’âge de bronze, un rôle culturel prépondérant qui s’illustre notamment dans leur trajectoire migratoire, bien plus développée que celle des hommes. Un travail réalisé par une équipe d’archéologues sur le fleuve Lechtal, en Allemagne, a montré que la majorité des femmes qui y vivaient étaient issues de Bohême ou d’Allemagne centrale. C’est notamment l’observation de leurs dents qui a permis de retracer leur itinéraire, selon l’origine de l’eau ou des aliments dont elles étaient empreintes. Mais elles ont également joué un rôle de leaders culturels, apportant dans les nouvelles communautés où elles s’implantaient des objets et techniques, qui aident aujourd’hui à déterminer leurs origines. Le résumé de l’étude décrit en effet « la mobilité des femmes comme un moteur pour les échanges et la communication dans la région au début de l’âge des métaux ». Par ailleurs, les squelettes de migrantes retrouvés dans la zone laissent deviner qu’ils ont été enterrés de la même manière que les natifs de leur communauté d’accueil, ce qui représente pour les archéologues un signe de succès de leur intégration. À l’inverse, on distingue sur la même période un fort sédentarisme chez les hommes, constat qui contredit les idées reçues. Professeur à la Ludwig-Maximilians-Universität, München Philipp Stockhammer souligne ce décalage entre les faits et l’imaginaire collectif : « On connaît tous ces histoires sur les hommes guerriers allant combattre et rapportant de la nourriture au foyer pendant que les femmes et les enfants restent à la maison. Mais il semble que les choses étaient assez différentes de ce qu’on s’imagine. Notre étude suggère que presque aucun homme n’avait voyagé [dans ces communautés], contre deux tiers des femmes. » Source : Phys.org