En mars dernier, la DEA – les stups américains – a donné son feu vert à la mise en production d’un médicament nommé Syndros, conçu par le groupe pharmaceutique INSYS Therapeutics. Le Syndros est en réalité du cannabis synthétique, mais la DEA le juge moins dangereux que celui-ci. Tandis que la marijuana est toujours classée comme une drogue dangereuse dont « l’usage médical n’est pas accepté » au niveau national et qui présente « un fort potentiel d’abus », aux côtés de l’héroïne, le Syndros est pour sa part rangé dans une catégorie moins restrictive. Un comble, d’après VICE News, pour une entreprise qui a amassé des millions grâce à un produit à base de fentanyl, un analgésique opioïde aux effets 100 fois supérieurs à ceux de la morphine qui aurait causé la mort de nombreuses personnes, dont celle de Prince des suites d’une overdose accidentelle. INSYS Therapeutics figure également parmi les plus virulents opposants à la légalisation de la marijuana aux États-Unis. En 2016, la compagnie qui a son siège en Arizona a fait don de 500 000 dollars à la campagne de lutte contre la légalisation du cannabis récréatif dans l’État, où seul son usage médical est permis. En décembre dernier, son PDG a été arrêté par les autorités pour avoir graissé la patte, aux côtés d’autres pontes de l’industrie pharmaceutique américaine, de médecins et d’assureurs pour qu’ils encouragent la distribution de fentanyl et récusent les plaignants. Le scandale a fait plonger l’action d’INSYS Therapeutics fin 2016, mais après l’annonce de la DEA en mars dernier et son entrée prochaine sur le marché du cannabis médical, le groupe controversé se porte mieux que jamais. Pour le site de prévention français Drogue Info Service, le cannabis de synthèse est beaucoup plus dangereux que le cannabis naturel, et plus susceptible d’engendrer une addiction. Source : VICE News