Crédits : Mohammed Yousef Les êtres humains ont-ils endommagé les écosystèmes de la Terre à tel point qu’on se dirige tout droit vers l’extinction la plus massive que le monde ait connu en 66 millions d’années ? C’est en tout cas l’avis de trois scientifiques, qui ont étudié l’extinction de milliers d’espèces de vertébrés. Leurs travaux, publiés début juillet et cités par le Washington Post, indiquent que l’envergure de l’annihilation biologique qui a lieu à notre époque pourrait constituer la sixième extinction massive connue d’espèces de vertébrés. Ainsi, entre 1900 et 2015, les populations de près de 9 000 espèces de vertébrés ont dangereusement décliné. On y retrouve de nombreux mammifères, parmi lesquels les guépards, les lions et les girafes. Au cours du siècle passé, près de 200 extinctions d’espèces ont été répertoriées par les scientifiques. « Il s’agit d’un cas d’annihilation biologique globale, même si les espèces auxquelles appartiennent ces populations sont encore présentes ailleurs sur Terre », explique Rodolfo Dirzo, coauteur de l’étude et professeur de biologie à l’université de Stanford. Le chercheur et ses deux collègues (Paul R. Ehrlich, de l’université de Stanford, et Gerardo Ceballos, de l’université nationale autonome du Mexique) ont analysé 27 600 espèces d’oiseaux, d’amphibiens, de mammifères et de reptiles – soit près de la moitié de toutes les espèces de vertébrés connues – et ont découvert que 8 851 d’entre elles (environ 32 %) avaient connu des réductions de leur population et de la surface de leur habitat. Leurs recherches permettent de conclure que des milliards de populations animales qui vivaient autrefois à la surface de la planète ont aujourd’hui disparu. Ce que les auteurs décrivent comme « une érosion massive de la plus grande diversité biologique que la Terre ait connu ». Source : The Washington Post