Crédits : Alexander von Boetticher et al Des scientifiques de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, ont rapporté la découverte de la plus petite étoile jamais observée par l’Homme. Située à 600 années-lumière de la Terre, l’étoile au nom poétique d’EBLM J0555–57Ab est à peine plus grosse que Saturne. Leur rapport, publié le 12 juin dernier, n’a trouvé écho dans CBC News qu’hier, mardi 11 juillet 2017. « Notre découverte révèle à quel point les étoiles peuvent être petites », leur a confié l’astronome britannique Alexander Boetticher. « Si cette étoile s’était formée avec une masse un peu plus faible, la fusion de l’hydrogène dans son cœur n’aurait pas pu avoir lieu, et l’étoile se serait transformée en naine brune. » Mais bien que miniature, EBLM J0555–57Ab est une véritable étoile, en pleine forme. Il s’agit d’ailleurs d’une étoile binaire, puisqu’elle orbite autour d’un astre bien plus gros qu’elle. Si EBLM J0555–57Ab a été difficile à trouver, c’est qu’elle est entre 2 000 et 3 000 fois moins brillante que notre Soleil. Son étoile parente, EBLM J0555–57A, est pour sa part beaucoup plus lumineuse. « C’était comme d’essayer de trouver une bougie cachée derrière un phare », résume le scientifique Amaury Triaud, qui a pris part aux recherches. À vrai dire, personne ne suspectait l’existence de EBLM J0555–57Ab. Elle a été détectée en passant devant la grosse étoile autour de laquelle elle orbite, provoquant une baisse d’intensité de son signal lumineux intercepté par nos télescopes. C’est de cette façon que les astronomes détectent la majorité des exoplanètes. Au départ, ils pensaient d’ailleurs qu’il s’agissait de l’une d’elles, avant de réaliser que c’était bel et bien une étoile. « Elle représente le plus petit réacteur à fusion naturel que nous connaissons », poursuit Triaud. « Nous essayons de répliquer la fusion nucléaire sur Terre, mais EBLM J0555–57Ab est le réacteur le plus petit possible dans la nature. » Source : CBC News