Crédits : Boomstarter Une équipe d’étudiants-chercheurs de l’université d’État d’ingénierie mécanique de Moscou (MAMI) travaille sur un ambitieux projet depuis 2014. Baptisé Mayak (« phare » en français), ce CubeSat (un petit satellite de forme cubique) doit déployer dans l’espace un réflecteur pyramidal qui deviendra l’un des objets les plus brillants visibles depuis la Terre, juste derrière le Soleil, la Lune et peut-être plus lumineux encore que Vénus. Après trois années de développement et une campagne de crowdfunding sur Boomstarter (le Kickstarter russe) qui a rassemblé l’équivalent de 30 000 euros, Mayak sera finalement lancé le 14 juillet prochain à bord d’une fusée Soyouz-2.1a, lancée par Roscosmos, l’agence spatiale russe. C’est à plus d’un titre une prouesse technologique, mais elle énerve quelques astronomes au passage. https://twitter.com/planet4589/status/879927853332213760?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.iflscience.com%2Fspace%2Fa-russian-mission-to-create-a-new-star-will-launch-in-two-weeks%2F L’astronome du Centre Smithsonian pour l’astrophysique Jonathan McDowell a exprimé publiquement son agacement quant au lancement imminent de Mayak. Mais pourquoi ce satellite est-il si controversé ? L’astronome anglais Nick Howes résume l’affaire en ces termes : « Nous nous battons pour que les cieux soient obscurs, sur Terre et en orbite. Voir tout cela potentiellement ruiné par ce projet ridicule me désespère. » En effet, de nombreux programmes d’astronomie misent sur l’obscurité du ciel pour pouvoir observer correctement les étoiles. Un satellite aussi brillant risque de fausser certains calculs. « Ce ne sera pas un problème », réplique Alex Shaenko, qui a lancé le projet Mayak. « Il y a de nombreux engins spatiaux en orbite dont certains sont encore plus brillants que Mayak. » La différence étant que leurs trajectoires sont prises en compte par les astronomes et qu’ils n’interfèrent pas dans leurs calculs. Le but avoué de Mayak est avant tout une question d’image : la réussite du projet tendrait à prouver que des étudiants peuvent envoyer leurs technologies dans l’espace et ainsi stimuler l’intérêt de la jeunesse russe pour l’espace. Et tant pis s’ils agacent une partie de la profession. Sources : Spaceflight Now/Gunter’s Space