Deux décennies après la parution de son premier tome, la saga Harry Potter continue de hanter le monde des moldus. Et parfois, ses conséquences sont néfastes pour l’environnement. Après avoir vandalisé un dolmen espagnol vieux de 4 000 ans en y taggant le symbole des Reliques de la Mort, c’est aux oiseaux que nuisent certains fans d’Harry Potter. Le journal Nature rapporte dans un article paru le 28 juin que la célèbre saga de J. K. Rowling a entraîné une nette augmentation du nombre de chouettes et de hiboux vendus au marché noir en Indonésie. L’étude menée par des chercheurs de l’université d’Oxford établit que depuis la première traduction du livre, parue en 2000 en Indonésie, le nombre de rapaces nocturnes vendus sur les marchés noirs du pays a connu une augmentation significative jusqu’à nos jours. Rarissimes avant le début des années 2000 et la sortie d’Harry Potter dans le pays, il est aujourd’hui possible de trouver de 30 à 60 espèces de rapaces nocturnes différentes sur les marchés noirs indonésiens. Naturellement, les scientifiques ont cherché d’autres raisons à cette augmentation, mais ils ont découvert que les chouettes domestiquées comme Hedwige étaient très recherchées sur Internet par les amateurs d’oiseaux indonésiens. Ainsi, les recherches pour des « oiseaux fantômes », ainsi qu’on les appelait en Indonésie auparavant, ont significativement décru, tandis que dans le même temps, les recherches pour des « oiseaux d’Harry Potter » ont considérablement augmenté. La vente de rapaces nocturnes capturés dans la nature est interdite par la loi indonésienne, mais les autorités ne prennent pas de mesures suffisantes pour entraver la prolifération de ces pratiques. La population de rapaces nocturnes indonésiens n’est pas comptabilisée ou surveillée par les institutions du pays. De ce fait, la tâche est plus aisée pour les contrebandiers. Les auteurs de l’étude recommandent aux autorités indonésiennes de placer ces oiseaux sur la liste des espèces protégées par le pays, afin qu’ils ne subissent plus le sort cruel de se retrouver en captivité, dans des conditions souvent déplorables. Peut-être qu’une campagne de prévention « Sauvez Hedwige » réveillerait les consciences. Source : Nature