Crédit : Roger Hangarter En 2011, un cas exceptionnel de symbiose a été observé pour la première fois chez un vertébré. Une espèce d’algue microscopique s’est installée dans les cellules d’une salamandre. C’est le seul exemple mondialement connu d’une cellule de vertébré hébergeant les cellules d’une espèce totalement différente. Pour résoudre l’étrange mystère de cette relation intime, des chercheurs du Musée américain d’histoire naturelle de New York et du Collège Gettysburg en Pennsylvanie ont analysé leurs gènes. Ils ont révélé leurs résultats le 2 mai dernier, et ce n’est pas beau à voir. L’algue se glisse en fait à l’intérieur de l’enveloppe entourant les œufs des salamandres, et d’une certaine manière, elle les couve. Une association qui profite aux deux êtres vivants : sans la présence de l’algue, dite Oophilia amblystoma, les œufs de salamandre se développent moins vite. Et de même, l’algue pousse moins bien sans les embryons de salamandre. C’est ce qu’on appelle un acte d’endosymbiose. Il arrive souvent aux algues de s’installer à l’intérieur de cellules d’animaux non vertébrés. Les cellules de corail par exemple, abritent des algues appelées Zooxanthellae. Les vertébrés, quant à eux, possèdent des systèmes immunitaires qui ont tendance à s’adapter aux matériaux envahissants en barrant le passage aux organismes qui tentent de s’introduire. Ce qui rend le cas de la salamandre exceptionnel et laissait jusqu’à présent les scientifiques dubitatifs. Mais voilà l’explication : l’algue se trouvant à l’intérieur de la cellule de salamandre suffoque, car elle manque d’oxygène. Plutôt que de produire du sucre et de l’oxygène, elle fermente et produit des protéines. Du coté de la salamandre, il semblerait que son système immunitaire « ignore » l’intrus. Il n’y a aucune indication claire sur les bénéfices pour la salamandre. Les scientifiques restent perplexes. « Nous pouvons spéculer sur le fait que les algues intracellulaires apportent un avantage à leur hôte car de nombreuses expériences d’élevage ont prouvé un bénéfice net pour l’embryon de salamandre », lit-on dans le rapport. Mais bon, après cinq ans de recherche, ils ne voient toujours pas bien l’intérêt de cette relation unique en son genre. Source : eLife Sciences