Toute personne dont la puberté est achevée se représente à peu près le parcours d’un spermatozoïde jusqu’à l’ovule. Mais on ignorait encore comment il se déplace. La semaine passée, l’American Physical Society a publié les résultats d’une étude sur son comportement. Fruit du travail de scientifiques britanniques et japonais, ce document présente une formule mathématique basée sur le mouvement de la tête et de la queue du spermatozoïde. Légèrement trop techniques pour éviter aux parents d’aborder les dimensions physiques de la procréation avec leurs enfants, ces mesures pourraient en revanche permettre de mieux comprendre les causes d’infertilité. Car l’ovulation dépend en partie de la capacité des spermatozoïdes à se mouvoir proprement dans le liquide séminal. « Cela va nous aider à comprendre pourquoi certains réussissent et d’autres non », remarque Hermes Gadêlha, de l’université de York. Au cours de leur étude au microscope, les scientifiques se sont aperçus que le spermatozoïde devait réaliser de nombreux mouvements, parfois à rebours, afin d’atteindre son but. Son avancée saccadée s’appuie sur des gestes de la tête, d’arrière en avant. « Cela suggère que les spermatozoïdes tirent le fluide de manière coordonnée afin de le faire évoluer, un peu à la manière de champs magnétiques autour d’un aimant », ajoute M. Hadêlha. Laborieux, donc, et vain pour la plupart. Source : Physical Review Letters