Crédits : Science Source Avec leurs tentacules, leurs yeux vitreux et leurs jets d’encre noire, les calmars sont une source d’inspiration sans fin pour la science-fiction. Dans Premier contact, le Canadien Denis Villeneuve s’est inspiré d’eux pour créer des êtres supérieurement intelligents. Il semblerait que le cerveau du céphalopode soit suffisamment développé pour maîtriser le langage. Dans un article publié en janvier dernier dans la revue scientifique JNeurosci, le neuroscientifique Chuan-Chin Chiao, de l’université nationale Tsing Hua de Taiwan, explique que certaines espèces de calmars manipulent la couleur de leur peau pour envoyer des messages à leurs congénères. « Leur structure corporelle est fabuleuse », s’enthousiasme le scientifique dans une interview accordée au magazine Wired. Ils peuvent afficher des bandes, des rayures, ou devenir complètement noirs ou blancs selon les cas. Chiao tente de décrypter leur mystérieux langage. Les céphalopodes peuvent changer la couleur et les motifs affichés sur leur peau en une seconde, car les cellules responsables de ces transformations sont contrôlées par une région spécifique de leur cerveau. Il suffit d’impulsions électriques pour les déclencher. Chuan-Chin Chiao a donc placé des électrodes sur le lobe optique de calmars Sepioteuthis lessoniana, la partie mystérieuse de leur système nerveux d’où tout provient. En stimulant différentes zones du lobe, le scientifique a observé différents changements de couleurs et de formes, à différents endroits du corps de l’animal. Chaque partie du corps du calmar possède ses propres motifs. Aussi, il peut avoir simultanément les tentacules noirs, des pois affichés sur le corps et des rayures sur sa cape. Chiao dénombre 14 motifs différents, déclinables de centaines de façons. Il compare cette trouvaille à notre alphabet de 26 lettres, en y ajoutant des variations subtiles. « La structure de leur corps est si bizarre comparée aux nôtres qu’il est difficile de comparer leur structure cérébrale et leur fonction à quelque chose que nous connaissons », conclut-il. Il est pour l’heure impossible de savoir ce que se racontent les calmars entre eux. On peut toujours estimer qu’ils ne causent que de reproduction et de nourriture, mais qui sait ce que la complexité apparente de ce langage fait de formes et de couleurs peut cacher ? Source : Wired/JNeurosci