Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président de l’Union soviétique, a signé le jeudi 26 janvier une tribune dans le magazine Time, dans laquelle il exprime vivement ses craintes quant à l’état du monde. « Aucun problème n’est plus urgent aujourd’hui que celui que pose la militarisation prônée par les politiciens et la nouvelle course à l’armement », dit-il. « Notre priorité doit être d’y mettre un terme et de faire rebrousser chemin à cette course désastreuse. » Frappé par la dangerosité de la situation mondiale, Gorbatchev appelle les gouvernements à revenir à la raison. Pour lui, les signes annonciateurs d’une catastrophe sont légion : de la concentration des forces de l’OTAN et de la Russie en Europe au potentiel destructeur des armes actuelles. Sans compter le ton belliqueux des propos tenus par les politiciens et les médias. « Tout indique que le monde se prépare à la guerre », dit-il. Il invoque le souvenir de la façon dont l’URSS et les États-Unis se sont entendus pour désamorcer l’escalade de la guerre froide dans la deuxième moitié des années 1980. Dès novembre 1985, Ronald Reagan et lui ont convenu à Genève que la guerre nucléaire ne devait jamais advenir. « Aujourd’hui, cependant, la menace nucléaire est à nouveau une réalité », se désole-t-il. Arguant qu’aucun des grands problèmes de notre temps – crises environnementale, économique et migratoire – ne peut être résolu par la guerre, il appelle Donald Trump et Vladimir Poutine, « les présidents de deux nations qui détiennent plus de 90 % de l’arsenal nucléaire du monde », à prendre l’initiative de réaffirmer que la guerre nucléaire n’est pas une issue acceptable. Espérons qu’ils l’entendent de cette oreille. Source : Time