Dans l’Antiquité, les hommes luttaient contre les maladies avec autant de mystique que de médecine. Les Romains avaient inventé des amulettes en forme de phallus géants pour protéger les petits et les grands contre tous les maux. Le fascinum faisait référence à une divinité appelée Fascinus, le dieu-pénis qui répand l’abondance et la fécondité, et écarte le mauvais œil. Pline l’Ancien raconte que ce culte était 100 % romain, et les garçons portaient aussi ces amulettes comme des bullae, des signes de leur appartenance sociale. Un pendentif ou un anneau en forme de pénis témoignait ainsi d’une certaine stature en même temps qu’il tenait la maladie en respect. Comme il l’écrivait dans son Histoire naturelle, « le dieu Fascinus est le protecteur non seulement des enfants, mais encore des généraux ». Lorsque ces derniers paradaient dans les rues de Rome, il y a fort à parier qu’à leur char pendait un vaillant pénis ailé en bronze – « ce Fascinus qu’on attache au char des triomphateurs comme le médecin de l’en vie ». Les fascina n’ont pas totalement disparu aujourd’hui : elles survivent à travers notre langage. Dans son acception initiale, regarder une chose avec « fascination » signifie la regarder avec une envie ensorcelante (du latin fascinare, charmer). Ça ne s’invente pas. Source et Crédits : Musée Saint-Remi