Thibaut Derien, photographe français fatigué des perspectives urbaines et des effervescences, a décidé de recréer sa propre ville fantôme en photographiant des devantures de commerces défraîchies. Il l’expose dans sa série J’habite une ville fantôme, ponctuée de portes métalliques rouillées, de carreaux brisés et d’enseignes décrépites. « Je suis tombé dessus, par hasard. Une ville sans voiture ni habitant, sans bruit ni mouvement, calme comme la campagne, reposante comme l’océan, mais sans nature. Aujourd’hui je me promène en silence dans ces rues rien qu’à moi, où je n’ai qu’à me servir, où tout me tend les bras. Au début je me suis bien posé quelques questions : que s’était-il passé ici et qu’était devenue la population ? Exode rural, catastrophe naturelle, cataclysme écologique, peu importe finalement. Avec le temps j’ai appris à ne pas bouder mon plaisir, et la seule chose qui m’inquiète désormais, c’est de savoir combien de temps cela va durer. Je tue le temps, qui ne passe plus vraiment par ici, en imaginant toutes ces vies passées derrière ces volets fermés, ces rideaux de fer tirés », raconte t-il sur son site pour introduire sa série photographique. Crédits : Thibaut Derien