Crédits : Wellcome Le laudanum est une drogue extrêmement addictive, fabriquée à partir d’une teinture d’opium. On la surnomme également « vin d’opium » et elle est faite à partir de graines de pavots. Aujourd’hui, le laudanum n’existe plus en France. Mais au XIXe siècle, il était la drogue de prédilection de nombreux artistes. Les Sumériens ont été les premiers à faire mention de l’opium en tant que drogue, dès 3400 av. J.-C.. Cette substance a d’abord été utilisée pour soulager des douleurs physiques. Puis, au XVIe siècle, le chimiste Paracelsus a mis au point le laudanum en mélangeant l’opium à de l’alcool. Au XVIIe siècle, le médecin Thomas Sydnham a normalisé la recette et élaboré un médicament vendu librement chez les apothicaires, en pharmacie, dans les tabacs ou chez les barbiers. Les médecins prescrivaient la substance pour à peu près tout et n’importe quoi. Le produit était particulièrement en vogue en Angleterre. De grands noms de la période victorienne étaient dépendants au laudanum, parmi lesquels Bram Stoker et Charles Dickens. L’écrivain anglais Thomas De Quincey a même consacré un livre à cette drogue et ses dérives : Confessions d’un mangeur d’opium anglais. Il écrivait notamment que cette substance permettrait de stimuler la créativité. La poète Elizabeth Barrett Browning avait 15 ans lorsqu’elle a pris du laudanum pour la première fois. Elle a ensuite pris l’habitude de l’utiliser pour des maux en tout genre. Elizabeth Siddal, femme du peintre Dante Gabriel Rossetti, est devenue accro au laudanum en essayant de soigner d’incurables problèmes de santé. En 1861, son addiction lui a provoqué une fausse couche. En 1882, alors qu’elle était de nouveau enceinte, son mari a fini par la retrouver inconsciente après une overdose. Elle est morte peu de temps après. En 1868, le laudanum était toujours vendu en Angleterre comme une simple substance chimique. En 1899, l’aspirine a été développée pour permettre de le remplacer en tant qu’anti-douleurs. Mais d’autres drogues sont venues remplacer le laudanum dans le cœur des poètes. Sources : Journal of Mental Sciences