Que feriez-vous si vous n’aviez peur de rien ? Il est peut-être temps de vous poser la question, car des neuroscientifiques chinois de l’Institut de Shanghai pour les sciences biologiques auraient trouvé le moyen de la bloquer. Dans une étude parue le 5 septembre dans la revue scientifique Nature Neuroscience, ils révèlent avoir découvert un « nouveau circuit pour la peur ». Jusqu’ici, les neuroscientifiques comprenaient assez bien comment les sens communiquaient avec l’amygdale cérébrale, la région du cerveau associée à l’émotion, mais pas comment fonctionnait le processus inverse. En clair, on savait comment l’information voyageait depuis le monde extérieur jusque dans l’amygdale pour y former des souvenirs liés à la peur, mais pas comment ces souvenirs étaient réactivés pour produire la peur en question. Le groupe de recherche chinois a découvert un circuit cérébral programmé pour réagir défensivement à certaines stimulations sonores. Nous avons donc en nous des souvenirs sonores liés à la peur que des sons précis réactivent, entraînant une réaction de peur instinctive. Le cri d’une alarme, la voix de votre propriétaire, la sonnerie du réveil sont autant de traumas inscrits dans les tréfonds de votre cerveau qui engendrent une réaction viscérale. Après la découverte, place à l’expérience : des souris ont été conditionnées pour avoir peur de certains sons. En les entendant, les petits animaux se figeaient sur place. Les neuroscientifiques ont ensuite « coupé » chimiquement le circuit qu’ils avaient découvert et le résultat a été probant : les souris ne se figeaient plus sur place en entendant les sons. Cette découverte étonnante laisse penser que dans un futur pas si lointain, nous serons capables de maîtriser nos peurs à l’envi. Seul bémol ? La peur et l’anxiété sont deux choses différentes : ne plus avoir peur d’un danger imminent ne nous sera à priori d’aucune aide pour aborder l’avenir en toute sérénité. Source : Nature Neuroscience Pourra-t-on encore jouer à Resident Evil après ça ? :/