Crédits : Mike Tuccinardi Nichée au cœur de la forêt amazonienne brésilienne dans l’État d’Amazonas, la petite ville de Barcelos se trouve à deux jours de bateau de Manaus, la grande ville la plus proche. À première vue, rien ne la différencie des autres villes et villages qui bordent le Rio Negro. Barcelos est pourtant progressivement devenue le centre mondial du commerce de poissons tropicaux. Contrairement aux autres villes des environs, à Barcelos, le poisson n’est pas destiné à être vendu dans les marchés locaux puis mangé. Il est plutôt destiné à la vente domestique de poissons tropicaux. C’est en partie sa position géographique stratégique, au centre de l’Amazone, qui explique l’importance de cette activité pour la ville. Au XVIIIe siècle, c’est le commerce du caoutchouc qui faisait vivre la région. La concurrence venue de régions aux plantations plus rentables telles que l’Asie a progressivement fait décliner cette activité et plongé Barcelos dans la récession. Crédits : Mike Tuccinardi Le second boom économique de Barcelos est venu bien plus tard, en 1956, quand un poisson exotique aux couleurs vives a été découvert dans le Rio Negro. Le poisson en question, appelé Paracheirodon axelrodi ou Tétra cardinal, est un petit poisson tropical fluorescent rouge et bleu, très populaire en aquariophilie et qui constitue la population majoritaire des aquariums domestiques du monde entier. Il fait partie des espèces les plus colorées parmi les poissons d’eau douce. Les Tétra cardinals péchés à Barcelos voyagent ensuite aux États-Unis, en Europe ou au Japon avant d’être distribués dans les animaleries. Crédits : DR Depuis les années 1960, la popularité de ce petit poisson fluorescent a participé au développement d’une industrie majeure à Barcelos. Les femmes et les hommes qui vivent de la pêche des Tétra Cardinals dans le Rio Negro sont appelés les piabeiros. Depuis les années 1990, plus de 10 millions de ces poissons sont exportés chaque année. Malgré ces chiffres très importants, voire carrément effrayants, des recherches ont indiqué que la population présente autour de Barcelos restait très importante grâce au cycle de reproduction unique de cette espèce. Source et crédits : Mike Tuccinardi Il n’y a pas que des jolis poissons fluo dans les fleuves brésiliens.