Depuis les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance de masse de la NSA, nombreux sont les internautes qui multiplient les projets cryptés et anonymisés, conçus pour échapper à la surveillance des États et des professionnels du marketing. Et cela passe aussi par le paiement en ligne. C’est ainsi qu’a été créé le bitcoin, une devise électronique alternative circulant sur Internet. L’objectif était de créer une monnaie qui échapperait à tout contrôle. C’est pour cela que les monnaies électroniques sont souvent utilisées sur les marchés noirs en ligne pour alimenter les échanges illégaux. Le problème avec le bitcoin, c’est que toutes ses transactions sont conservées de façon publique et permanente dans ce qu’on appelle la blockchain. Cela signifie que le solde et les transactions de n’importe quelle adresse bitcoin peuvent être consultés par tout le monde. La monnaie Bitcoin / Crédit : SFR Une alternative au bitcoin a donc été créée : Monero, lancée le 18 avril 2014. Cette monnaie électronique ne se base pas sur le code bitcoin mais sur la technologie Cryptonote, qui utilise des signatures de cercle, une technologie d’anonymisation extrêmement puissante. Le niveau d’anonymat que permet Cryptonote est intrinsèquement impossible avec une base bitcoin. Les transactions sont intraçables grâce à des clés à usage unique pour les paiements individuels. Contrairement au bitcoin, les fonds ne sont pas détenus à l’adresse que vous donnez aux autres. Au contraire, chaque fois que vous recevez un paiement, il atterrit dans une adresse intraçable générée avec des nombres aléatoires. Lorsque vous décidez de dépenser les fonds de cette adresse unique, le montant est coupé en petits morceaux indiscernables d’autres montants identiques dans la blockchain. Une signature normale ressemble à ceci. Il n’y a qu’un seul participant, ce qui permet une mappage un-pour-un / Crédit : Bitcoinforum Une signature en anneaux voile les identités parce qu’elle prouve uniquement qu’un signataire appartient à un groupe / Crédit : Bitcoinforum Ceci permet un haut niveau de quasi-anonymat dans les transaction de cryptomonnaies / Crédit : Bitcoinforum Par exemple, si l’on envoie 556,44 MRO, le protocole le coupera en 500 + 50 + 6 + 0,4 + 0,04 et une signature en anneaux sera effectuée avec d’autres montants de 500 ; 50 ; 6 ; 0,4 et 0,04. Contrairement à la méthode de mixage « Coinjoin », Cryptonote mixe les sorties, pas les transactions. Ce qui signifie que n’importe quel montant envoyé n’importe quand pourra toujours être rendu indiscernable. Lundi 22 août, AlphaBay, la plus grande marketplace du darknet en ligne a annoncé qu’il accepterait le paiement en Monero à partir du 1er septembre 2016. En moins de 24 h, Monero s’est emparé de la 8e place au classement des monnaies électroniques Coincap.io, avec une capitalisation boursière de 63 millions de dollars et une valeur d’environ 5 dollars le Monero. Crédit : Bitcoin-daytrading Ce n’est pas la première fois qu’une cryptomonnaie promettant un meilleur anonymat que les bitcoins tente de percer, ce qui rend certains utilisateurs sceptiques quant à la promesse de Monero. Dash, une cryptomonnaie connue sous le nom Darkcoin, était prometteuse mais n’a finalement pas été mise en circulation sur les marchés noirs en ligne. Visiblement, il en sera autrement cette fois-ci. Source : Motherboard