On a un peu laissé de côté le clonage ces dernières années, vous trouvez pas ? Focalisés que nous sommes sur l’intelligence artificielle, on en a presque oublié l’histoire de Dolly la brebis. Souvenez-vous, c’était en 1997. « Salut tout le monde, on a cloné une brebis, elle s’appelle Dolly. » C’était pas une blague. Enfin presque, puisque Dolly devait son nom à Dolly Parton, chanteuse américaine à la poitrine avantageuse : la brebis avait été créée à partir de cellules de glande mammaire. Six ans plus tard, la pauvre Dolly était euthanasiée à cause de problèmes d’arthrite précoce et de difficultés respiratoires. Fin de l’histoire. Et puis non. Cinq ans plus tard, en 2008, quatre brebis ont vu le jour, clonées à partir de l’ADN de Dolly. Debbie, Denise, Dianna et Daisy. Des clones de clone. Si la venue au monde de Dolly a été accueillie avec un mélange d’effarement, d’émerveillement et d’horreur, celle de ses quatre rejetons est passée presque inaperçue. Jusqu’au 26 juillet dernier, quand le journal scientifique Nature Communications a donné de leurs nouvelles. Crédits : Nottingham University Huit ans après leur conception, il semblerait que les 4D comme on les appelle (en fait on les appelle les Nottingham Dollies mais on a francisé le nom du sheep band) se portent comme des charmes. Huit ans pour une brebis, cela équivaut à 60-70 ans chez un être humain. C’était l’heure du check-up complet. Les chercheurs ont testé leur tolérance au glucose, leur sensibilité à l’insuline, leur fréquence cardiaque et leur pression sanguine, avant de comparer les résultats à un groupe de brebis naturellement conçues du même âge. Clonées ou pas, les brebis étaient en très bonne santé. Pas de diabète, pas d’hypertension, de vraies jeunes filles. Certaines montraient des signes d’une légère arthrose (Debby, notamment), mais bien moins sévère que celle de Dolly, qui était déjà morte à cet âge. Naturellement, cela n’empêche pas que le clonage effraie et les scientifiques avouent volontiers avoir de grands progrès à faire en la matière – pas trop vite, s’il vous plaît –, mais on est ravis de savoir que les quatre « enfants » de Dolly se portent bien. Source : Nature Communications 32 reportages et entretiens sur les grandes avancées scientifiques de notre temps.