Cela ressemble à un cauchemar : se faire enterrer vivant pendant son sommeil. Mais dans le petit village de Shoyna, situé au bord du cercle Arctique, c’est le quotidien des habitants. En effet, Shoyna est la ville désertique la plus au Nord dans le monde. Elle est encerclée de dunes de sables qui s’étendent sur 10 kilomètres le long du littoral de la mer Blanche. À cause des vents constants, les maisons des villageois peuvent être englouties en une seule nuit, ne laissant que le toit à l’air libre. Ce village des années 1930, qui vit de la pêche, voit sa population décroître. Mais ceux qui restent ont appris à ne pas fermer leur porte d’entrée lorsqu’ils dorment. Ainsi, ils ne prennent pas le risque d’être bloqués à l’intérieur de leur maison à cause d’une dune de sable qui viendrait bloquer leur porte d’entrée. Les maisons sont constamment dégagées du sable avec un bulldozer, sûrement l’outil le plus vital du village. Bien évidemment, à Shoyna, balayer pour nettoyer la poussière s’avère être une tâche complètement inutile… Ce village qui compte aujourd’hui 300 habitants devait initialement devenir un grand port de pêche et a même connu une période prospère grâce à l’abondance de poissons. Mais en peu de temps, les poissons sont devenus de plus en plus rares et l’économie du village a rapidement décliné dans les années 1950. Trois décennies plus tard, le sable a commencé d’envahir le village qui est maintenant recouvert à moitié. Ces derniers temps, beaucoup de scientifiques se rendent à Shoyna pour tenter de comprendre ce phénomène et trouver un moyen de l’endiguer. L’architecte norvégien Jan Gunnar Skjeldsoy a cherché un moyen de bâtir des maisons adaptées à cet environnement hostile. Malgré l’environnement hostile, des habitants demeurent. Selon les journalistes qui les ont rencontré, les résidents sont fiers de vivre en totale autonomie dans un lieu coupé du monde. De plus, ils sont très hospitaliers : étant donné qu’il n’y a pas d’hôtel, les habitants de Shoyna invitent les visiteurs à dormir chez eux en leur offrant des plats de poisson typiques et ce, malgré la pénurie de poisson. Le village est aujourd’hui coupé de toute route terrestre. Les anciens bateaux ont été recouverts par le sable et désormais seules les voies aériennes ou navales permettent de quitter Shoyna. Crédits : Sergey Maximishim et Dimitry Leltschuk Source : Amusing Planet Les photos sont extraordinaires. ↓