Le 19 novembre 2002, à 10 heures du marin, le détenu Gul Rahman est retrouvé mort dans sa cellule de Salt Pit, une prison secrète de la CIA située au nord de Kaboul, en Afghanistan. Soupçonné d’être un membre actif de l’insurrection afghane, Rahman avait été capturé en octobre. Décédé moins d’un mois plus tard au cours de sa détention, les raisons de sa mort n’avaient pas été révélées. VICE News a obtenu récemment un rapport de l’agence de renseignement américaine resté secret pendant 13 ans, qui permet d’apporter de nouveaux éléments à l’enquête et d’éclaircir en partie la mort suspecte du détenu. La prison secrète de la CIA connue sous le nom de code Salt Pit ou COBALT Selon le rapport, les gardes ont contrôlé la cellule de Rahman à quatre reprises dans les heures précédant sa mort : À 22 h, 23 h, 4 h et 8 h. À chaque fois, « ils l’ont trouvé en vie et assis ». L’autopsie de la CIA conclut à une hypothermie comme cause probable du décès car, comme dans un cas d’hypothermie, l’urine de Gul Rahman contenait beaucoup de catécholamine. De plus, il était déshydraté, nu et n’avait pas mangé depuis 36 heures. Pourtant, la nuit de la mort de Gul Rahman, la température extérieure était de 31 degrés… Gul Rahman Crédits : Wikipedia Deux psychologues et membres de l’US Air Force à la retraite, James Elmer Mitchell et John Bruce Jessen, ont été recrutés par la CIA pour mettre au point des techniques d’interrogatoire renforcées – c’est-à-dire de torture. Il leur a notamment été demandé de se rendre à Salt Pit afin d’effectuer une évaluation psychologique de Gul Rahman et de réfléchir à une technique de torture qui pourrait être utilisée sur ce détenu. Jessen a quitté le site peu de temps avant la mort de Gul Rahman et dirigé plusieurs interrogatoires de ce dernier en présence de Matthew Zirbel, le directeur de la prison secrète. D’ailleurs, quatre mois après la mort du suspect, Matthew Zirbel a reçu 2 500 dollars pour « qualité de travail constante », selon un rapport du Sénat américain. Les deux psychologues sont poursuivis en justice pour crimes de guerre, expériences humaines non-consensuelles et torture par l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), qui représente la famille de Gul Rahman ainsi que deux autres victimes qui ont survécu à leur détention et aux tortures. La CIA n’a en outre jamais informé la famille Rahman du décès de Gul. C’est en 2010, au cours d’une enquête d’Associated Press, qu’elle l’a appris. La famille a demandé, par le biais du Comité international de la Croix-rouge, à récupérer les restes de Gul Rahman, mais sans succès… Source : VICE News L’Afghanistan est aujourd’hui le plus gros producteur d’héroïne au monde.