Légendaires pour leur force et leur capacité à évoluer à très haute altitude, les porteurs sherpas sont l’élite des alpinistes. Dans l’Himalaya, lorsque les grimpeurs jettent l’éponge ou sont victimes d’un malaise, ce sont souvent eux qui, non contents de porter leurs affaires sur leur dos, les ramassent à la petite cuillère. Les Sherpas sont une minorité ethnique du Népal à propos de laquelle les historiens ont établi qu’ils auraient migré des prairies du Kham tibétain jusqu’aux hautes montagnes de l’Himalaya entre le XVe et le XVIIIe siècle. La plupart des gens passant des séjours prolongés à haute altitude s’y acclimatent de façon surprenante. Le corps d’un citadin évoluant habituellement à basse altitude répond généralement à l’altitude par une production accrue de globules rouges, qui contiennent de l’hémoglobine, la protéine qui transporte l’oxygène. Il en va différemment de la population sherpa : des scientifiques ont décelé chez eux la présence de taux d’hémoglobine plus élevés sans surproduction de globules rouges. En moyenne, les taux d’hémoglobine des Sherpas sont 20 % plus élevés que ceux des êtres humains vivant au niveau de la mer… mais ce n’est qu’un début. Une récente étude des résultats de centaines d’articles scientifiques sur les Sherpas ont découvert des adaptations physiologiques et génétiques dans tous les systèmes du corps. Pour en nommer quelques-uns, les Sherpas tendent à être moins sensibles aux environnements où l’oxygène est raréfié et ils sont dotés d’une plus grande force musculosquelettique en altitude. Leur cœur a une plus grande capacité, ils ont des poumons plus amples et plus efficaces, une meilleure circulation du sang, des métabolismes bien régulés, une plus grande oxygénation au niveau cellulaire, ainsi que des fonctions de protection de l’activité cérébrale accrue. On ne s’étonnera donc pas du fait qu’il soient considérés comme des surhommes. Au sein de la communauté scientifique, les facultés d’adaptations des Sherpas sont unanimement considérées comme de flagrants exemples de la sélection naturelle. Ainsi, les plus aptes d’entre eux à maîtriser le stress provoqué par les environnements en haute altitude s’épanouissent au détriment de leurs voisins moins prémunis et répandent leur gênes pour une génération accrue. Source : Discovery Channel Pour les Sherpas, la montagne est un dieu vivant. ↓