scorpion-smoking-pakistan_0 Le journal pakistanais Dawn rapportait le 15 avril dernier une bien étrange addiction chez certains habitants du pays : le venin de scorpion. Et visiblement, c’est une vieille tradition. « J’ai commencé à fumer le scorpion au milieu des années 1960 », se souvient Sohbat Khan, un homme âgé de 74 ans. Il avait 20 ans la première fois, et il se rappelle sa rencontre avec le vendeur de scorpion comme si c’était hier. Pour une ou deux roupies pakistanaises, l’homme vendait ses marchandises, capturées dans la région de Peshawar où les scorpions pullulent. « Chars aw powder kho asi gup dai », explique Sohbat en pachto – « Le soulagement d’une prise de haschisch ou d’héroïne n’est rien par rapport au scorpion. » Il a longtemps été accro au poison, et si l’opium l’a remplacé car il est aujourd’hui trop vieux, il dit encore ressentir l’appel de la bête dans ses vieux os. Cela paraît dingue, et d’abord, comment fume-t-on le scorpion ? D’après Sohbat, cela prend beaucoup de temps et d’énergie. On se procure d’abord un scorpion mort, qu’on fait sécher au soleil ou griller sur du charbon. « J’inhalais la fumée qui sortait du feu », raconte le vieux toxicomane. Mais ce que les adeptes de la défonce au scorpion recherchent, c’est la queue de l’animal : en se consumant, le venin qu’elle contient dégage des fumées toxiques et dangereusement addictives. Il arrive que la queue brûlée soit mélangée à du haschisch ou du tabac pour la fumer dans une cigarette. Sohbat, lui, utilisait une nacha, une petite pipe utilisée pour fumer de la drogue. La défonce dure environ une dizaine d’heures, dont les six premières peuvent être douloureuses le temps que le corps s’habitue. Mais ensuite, tout n’est que jouissance et hallucinations, raconte-t-il. Mais cela ne va pas sans quelques désagréments. Parmi les 1 750 espèces de scorpions découvertes, seules 25 délivrent une piqûre mortelle. Mais d’après le Dr Azaz Jamal, qui exerce au Khyber Teaching Hospital, leur venin n’en est pas moins dangereux pour le cerveau. « Il provoque des pertes de mémoire à court et long terme », dit-il. Malgré cela, il existe encore peu de données sur la « drogue » et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime n’a pas encore enquêté sur ces rapports d’addiction préoccupants. https://www.youtube.com/watch?v=xI2mh1hYDH4 Source : Dawn Et ça marche. ↓ veninscorp