Paul Jefferies, alias Nineteen85 (Dan Ehrenworth/The Fader) C’est leur arme secrète. Il s’appelle Paul, Paul Jefferies. Il a 30 ans, il doit avoir un seul follower sur Snapchat, il a réussi à en gratter 10 000 sur Insta. Pas tout à fait 10 000, d’ailleurs. Bref, vous n’avez jamais entendu parler de lui, mais vous lui devez les déhanchés de Drake qui ont tant fait couler d’encre à la sortie du clip de « Hotline Bling » en octobre dernier. De DJ Muggs aux Neptunes en passant par RZA, Dr. Dre ou DJ Premier, les grands producteurs hip-hop sont souvent aussi connus que les rappeurs qui viennent plaquer leur voix sur le son. Et certains d’entre eux ont carrément un drop, une signature sonore qui assure à l’oreille attentive de les reconnaître immédiatement, à l’instar de Metro Boomin et Young Chop. Ce n’est pas le cas de Jefferies. « Quand j’avais 11 ans, j’ai eu une idée brillante », a-t-il confié dans sa récente interview avec The Fader. « Je me suis dit que je pourrais être le prochain Jimi Hendrix. » Né à Toronto en 1985 d’une mère jamaïcaine et d’un père canadien, Jefferies aimait Biggie, mais il ne pouvait pas supporter les chants chrétiens et le gospel qui passaient à longueur de temps chez lui. Il a donc trouvé une guitare et s’est mis à l’ouvrage. Mais la guitare, ça n’a pas duré. C’est en rencontrant le producteur Noah « 40 » Shebib, qui a cofondé le label OVO Sound avec Drake, que la machine s’est enclenchée. Jefferies avait besoin d’un mixeur pour un morceau qu’il avait produit, et tout le monde à Toronto lui a recommandé 40. Comment aurait-il pu en être autrement ? C’était à l’époque où sa carrière et celle de Drake commençaient à réellement prendre leur envol. Les deux hommes venaient juste de revenir d’une tournée nord-américaine avec Lil Wayne quand 40 a appelé Jefferies. Il venait d’entendre son morceau à la radio et tenait à le féliciter. « Je ne me rappelle même plus de quelle chanson il s’agissait », admet Jefferies, « mais je sais que je travaillais chez H&M à ce moment-là. » La surprise a été totale. Et Jefferies, sous son blaze Nineteen85, n’a pas tardé à rejoindre l’écurie OVO. Outre « Hotline Bling », on lui doit notamment en 2015 « My Love », pour le duo R&B Majid Jordan, et « Truffle Butter », pour Nicki Minaj. Mais pour l’heure, la priorité de Nineteen85, c’est son projet R&B dvsn (pour « division »), dont le premier album SEPT. 5TH est sorti à la fin du mois de mars. On imagine qu’on le retrouvera également sur l’album de Drake à venir – possiblement ce mois-ci. Jefferies, lui, ne se sent pas beatmaker mais « feelmaker », car « ce que tu fais change la façon dont les gens se sentent », dit-il. « Tu peux littéralement transformer la journée de quelqu’un. » Source : The Fader Une semaine dans la vie du rappeur. ↓