Si le graff est aujourd’hui reconnu unanimement comme une forme d’art, avec Banksy comme fer de lance mainstream, les pères fondateurs de la discipline se rappelle un temps pas si lointain où leur moyen d’expression était à la fois plus sincère, moins glamour et largement décrié. Charles « Chaz » Bojórquez, le pionnier du cholo, fait partie de ceux-là. Son nom vous est sûrement inconnu, mais son style est partout dans les rues de Los Angeles et il a imprégné l’imaginaire de la ville en soulignant ses ascendances latinos. L’artiste mexicain-américain a grandi à L.A. dans les années 1950 et 1960, où il a été initié à la vieille tradition de l’écriture cholo, qui était l’apanage des gangs latinos de l’est de la ville. Ce style brut et imposant, et tout ce qu’il dégageait de territorialité, a incité Bojórquez à se mettre au tag. Voilà comment l’artiste en parlait au Los Angeles Times dans un entretien en 2011 : « La police de caractère est Old English, que les gens appellent Gothic. Elle remonte à la première presse à imprimer, la Gutenberg, et les Allemands l’utilisaient pour représenter le gouvernement. C’est une police de caractères prestigieuse utilisée dans les certificats de naissance, la Déclaration d’indépendance et certains logos de journaux comme celui du L.A. Times. C’est la raison pour laquelle les membres des gangs des années 1940 l’utilisaient pour signifier l’entrée dans leur quartier : ils peignaient des “roll call”, des listes de nom pour marquer leur territoire. » Un roll call dans les 70’s Crédits : Howard Gribble Après avoir notamment étudié la calligraphie asiatique, Bojórquez a su se créer un style propre et inimitable alors qu’il a commencé à graffer à Los Angeles dans les années 1970. Aujourd’hui âgé de 67 ans et après avoir étudié dans 35 pays, et designé pour Converse et bien d’autres, Bojórquez continue de graffer et se considère comme l’un des plus vieux artistes de graff vivants. Crédits : Liz O. Baylen / Los Angeles Times Somos La Luz, 1992 (Smithsonian) Locos, 1990 (Smithsonian) Placa/Rollcall, 1980 (Smithsonian) Bojorquez à côté de son tag « Señor Suerte » Source : Los Angeles Times Le sculpteur Gonçalo Mabunda est célébré jusqu’à Paris. ↓