Un rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) publiée ce mois-ci révèle que les marchés de la drogue en ligne sont en pleine expansion. Ils offrent à leurs utilisateurs – vendeurs et acheteurs – un environnement plus sûr pour mener à bien leur trafic. Les plateformes telles que Silk Road (démantelée en 2013), dont le fonctionnement est calqué sur le modèle d’eBay, permettent aux utilisateurs de rendre compte de la qualité des marchandises illicites qu’ils y achètent, et accroissent ainsi la réputation de certains vendeurs qui se doivent d’assurer un service satisfaisant et de livrer des produits de meilleure qualité que sur le marché hasardeux des rues. La clientèle elle-même est différente et tend à avoir un usage plus récréatif des produits consommés. D’après le rapport, le marché noir en ligne présente un autre avantage significatif : celui d’amoindrir considérablement les risques de violence liée au trafic de drogue. Le rapport indique que ces cryptomarchés successeurs de Silk Road, qui fonctionnent grâce au réseau Tor et à l’échange de bitcoins, proposent généralement des produits de meilleure qualité que ceux en circulation au dehors. Pour l’analyste Steve Rolles, de la Transform drug policy foundation, « la meilleure chose que les autorités puissent faire, c’est de déplacer ces marchés, mais on ne peut pas les éradiquer. Le darknet n’est qu’un chapitre supplémentaire du jeu du chat et de la souris auquel on joue depuis cinquante ans. Les combattants de la drogue ne peuvent pas gagner. » Sources : The Guardian/Observatoire européen des drogues et des toxicomanies Lisez l’histoire définitive de Silk Road pour tout connaître de l’affaire. ↓