Montée en flèche
Quand je suis arrivé à Hong Kong dans le courant de l’été 2013 pour inaugurer le premier bureau international de mon agence de marketing numérique, il y avait très peu de startups là-bas. Juste un grand nombre de sites Internet ou d’applications mobiles sans envergure destinées au marché relativement restreint de Hong Kong (qui compte 7 millions d’habitants), et très peu d’entreprises innovantes vraiment sérieuses. Rares étaient les investisseurs providentiels prêts à se lancer, et décrocher un financement de 250 000 dollars américains relevait du fait exceptionnel. On finissait vite par tous se connaître dans le petit monde des startups, et cela nous permettait simplement d’être au fait des tenants et des aboutissants de chaque entreprise. Mais ce n’est plus le cas depuis que le milieu des startups hongkongaises a pris de l’ampleur.
Les signes sont nombreux. Elon Musk était à Hong Kong fin janvier pour participer au programme gouvernemental StartmeupHK ; le gouvernement local a récemment annoncé la création d’un fonds de capital-risque pour l’innovation et la technologie d’une valeur de 2 milliards de dollars hongkongais (soit 231 millions d’euros) ; en 2015, Paddy Cosgrave et l’équipe du Web Summit y ont organisé RISE, une conférence sur les startups qui a attiré plus de 5 000 personnes ; et Alibaba a financé à hauteur de 130 millions de dollars un programme d’investissement pour les startups hong-kongaises qui choisissent de se lancer sur ses plates-formes… Mais pour moi, l’un des signes les plus révélateurs de la croissance et de la maturation de la scène des startups hongkongaises, c’est le fait que les entreprises innovantes, les espaces de coworking et les accélérateurs de startups y sont en pleine prolifération. D’ailleurs, je n’arrive plus à suivre le rythme. À mesure que les opportunités d’investissement croissent, des investisseurs providentiels, des sociétés de capital-risque et des entrepreneurs ambitieux arrivent en masse à Hong Kong. Il n’y a pas un jour sans qu’un nouvel espace de coworking ouvre, pas un soir sans qu’il y ait une dizaine d’événements liés à des startups, et notamment des inaugurations. « Quand nous avons lancé Nest.VC en 2010, c’était le premier incubateur privé (et aussi la première société de capital d’amorçage) de Hong Kong, et il n’y avait aucun espace de coworking dans la ville. Aujourd’hui, il y en a plus de 50 ! » raconte Simon Squibb, fondateur et PDG de Nest.VC. Sa société a récemment lancé un programme d’accélération sur 12 semaines sur le thème de la ville intelligente, en partenariat avec Infiniti Motor.
Et fin janvier, ils ont annoncé la création de Metta, un club qu’on peut rejoindre uniquement sur invitation, et qui permettra de mettre en relation les entrepreneurs de la ville avec des entreprises multinationales qui leur feront bénéficier de leurs capitaux. Les preuves de la croissance de l’écosystème des startups hongkongaises ne reposent pas que sur des anecdotes – les chiffres viennent étayer ce que Simon Squibb et moi avions déjà pressenti. Selon une étude sur le classement des écosystèmes de startups au niveau mondial publiée en juillet dernier par Compass, une entreprise de R&D basée à San Francisco, Hong Kong est le 5e écosystème de startups au monde à bénéficier d’une croissance aussi rapide, et le 25e en terme de taille. InvestHK, l’office de développement économique hongkongais, a annoncé en août 2015 qu’il y avait 1 558 startups à Hong Kong, soit 46 % de plus qu’en 2014. Parmi les entreprises qui financent les startups, on trouve CompareAsiaGroup (40 millions de dollars), EasyVan et GoGoVan (10 millions), Boxful (6,6 millions), Grana et Klook (5 millions), Spacious (3 millions), Bindo (2 millions) et Lamplight Analytics (1,49 millions).
Les technologies de la finance et l’Internet des objets cartonnent à Hong Kong – ce qui ne sera pas une surprise pour ceux qui connaissent la ville. Avec New York et Londres, Hong Kong est l’un des principaux centres de la finance mondiale, qui a l’avantage d’être proche du plus grand vivier de talents au monde : la Chine. Selon Janos Barberis, le fondateur de FinTech HK, « les entreprises qui développent des technologies de la finance en Asie ont levé 3,5 milliards de dollars de fonds en 2015. Huit entreprises ont rejoint SuperCharger, l’accélérateur de startups liées aux technologies de la finance de Hong Kong, et les dernières d’entre elles ont réussi à lever entre 5 et 150 millions de dollars de fonds. » WeLab, une entreprise de Hong Kong spécialisée dans les technologies de la finance, a même réussi à lever 160 millions de dollars de fonds en janvier. « Dans le monde entier, des entrepreneurs ont découvert l’Internet des objets, et les villes de Hong Kong et Shenzhen ne sont pas très éloignées l’une de l’autre », explique Bay MacLaughlin, le chef d’exploitation et co-fondateur de Brinc.io, un accélérateur de startups de Hong Kong spécialisé dans l’Internet des objets. « Quand nous avons lancé Brinc il y a un an et demi de cela, on en était encore aux prémisses à Hong Kong. Aujourd’hui, le milieu des startups est en pleine ébullition ! Nous avons investi dans dix projets liés à l’Internet des objets, qu’ils soient menés dans nos locaux à Sheung Wan ou ailleurs. Le quartier de Sheung Wan est petit à petit devenu l’épicentre des startups étrangères spécialisées dans l’Internet des objets. » McLaughlin affirme avoir rencontré beaucoup d’investisseurs et d’entrepreneurs issus d’accélérateurs américains, comme 500 Startups et YCombinator, qui ont établi leurs bureaux dans le quartier de Sheung Wan à Hong Kong. On y trouve aussi des espaces de coworking comme Paperclip et The Garage Society, et des startups d’envergure internationale en pleine expansion, comme FoodPanda et Uber.
Made in HK
Yue-Chim Richard Wong et Kwok-Chuen Kwok, de l’université de Hong Kong, ont récemment publié un rapport intitulé « Hong Kong, centre névralgique pour les startups : experts, entremetteurs et vendeurs » en collaboration avec Rachel Chan, de la société de conseil hongkongaise InnoFoco, dans lequel ils décrivent les défis et les opportunités qu’offre la ville de Hong Kong en termes d’entrepreneuriat. Ils expliquent qu’à cause de sa taille, la ville ne peut et ne devrait pas essayer de devenir la nouvelle Silicon Valley, mais que les entrepreneurs peuvent tirer profit de sa position stratégique en Asie, ainsi que du marché intérieur limité qui leur permet de tester toutes sortes de startups d’envergure internationale. En d’autres termes, le marché de Hong Kong est trop limité pour que les startups deviennent des acteurs influents, à moins de prendre un virage international. Bien que la taille de la ville soit un inconvénient, elle peut devenir un avantage si les entrepreneurs de Hong Kong veulent vraiment entrer sur le marché international – et surpasser leurs concurrents étrangers qui ne se concentrent que sur les grands marchés dont ils profitent. J’ai dû moi-même faire face à certains défis, mais aussi à des opportunités ou à des avantages, lorsque j’ai ouvert un bureau à Hong Kong et que je me suis impliqué sur la scène locale des startups. Voici ce que j’en ai retiré.
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Comme dans n’importe quelle autre ville, l’écosystème des startups de Hong Kong comporte son lot de défis, comme sa culture d’aversion pour le risque. À Hong Kong, la sécurité et la stabilité priment sur l’expression de soi, l’innovation et la créativité. Pendant des années, les jeunes ont entendu la même rengaine : « Pourquoi rejoindre une startup à risque alors que vous pouvez investir dans l’immobilier et doubler votre capital chaque année ? » La haute finance leur offrait des opportunités tout aussi lucratives, mais ces deux domaines montrent désormais des signes d’épuisement. Ces carrières requièrent en outre des années de labeur et de soumission aux normes corporatives qui n’aident pas les jeunes hongkongais à s’épanouir, et il est fort possible que cette culture joue un rôle plus limité dans les années à venir.
Même dans un monde connecté à Internet, la géographie compte encore.
Ensuite, le système éducatif de Hong Kong ne favorise pas l’esprit d’entrepreneuriat. On y met l’accent sur l’apprentissage par cœur, le respect envers l’autorité et l’obéissance aux règles, ce qui fait que beaucoup de gens savent suivre des instructions, mais peu savent en donner. Cela peut servir les intérêts des gouvernements et des grandes entreprises, mais les startups ont besoin d’étudiants qui pensent différemment, remettent l’autorité en question et brisent les règles pour mieux les recréer. « À Hong Kong, nous avons non seulement besoin d’informaticiens talentueux, mais aussi de designers, et de spécialistes du développement de produits et du marketing. Nous manquons aussi de professionnels qui comprennent la technologie et l’innovation et sont experts dans le domaine de la commercialisation », explique Chan. Certains entrepreneurs, comme Michelle Sun de First Code Academy, enseignent l’art de la programmation à des jeunes Hongkongais. Hormis cet enseignement, les programmes de ce genre – comme General Assembly ou BSD Academy – permettent d’apprendre le design et le marketing numérique. Mais il en faudrait encore davantage, et il faudrait aussi une transformation plus en profondeur, que davantage de parents incitent leurs enfants à apprendre à coder, concevoir des produits et abolir les frontières de leur imagination.
Cela prendra du temps. Hong Kong est également victime d’une pénurie de talents que l’éducation ou la formation ne pourront pas compenser sur le court terme, ce qui signifie que pour l’instant, beaucoup de startups sont obligées de recruter des étrangers. Mais la politique d’immigration hongkongaise rend les choses difficiles. « Le ministère de l’immigration de Hong Kong n’accorde des visas qu’aux travailleurs étrangers qui ont fait trois ou quatre ans d’études supérieures, et qui sont forts d’une expérience professionnelle d’au moins deux ans », explique Stephan Barnes, le co-fondateur du Hong Kong Visa Centre. « Il faut deux mois voire plus pour obtenir un visa de travail, bien que certains travailleurs étrangers arrivent à en décrocher un en quatre semaines. » Cela représente un obstacle de taille pour les startups. Parfois, les meilleurs designers ou développeurs ne sont pas diplômés ou n’ont aucune certification professionnelle, et les personnes les mieux placées pour effectuer certaines tâches n’ont pas toujours des années d’expérience derrière elles. Les entrepreneurs de Hong Kong auraient alors besoin d’un système d’immigration rationalisé qui permette d’obtenir un visa de travail en quelques jours ou semaines – et non quelques mois –, sans prérequis particulier en matière d’éducation ou d’expérience professionnelle.
À la différence d’un gouvernement, les entrepreneurs savent de quel genre d’experts ils ont besoin. Ils doivent pouvoir embaucher des Hongkongais si cela s’avère possible, car c’est beaucoup plus simple, mais si nécessaire, le gouvernement devrait leur permettre d’embaucher des étrangers plus facilement plutôt qu’entraver leur croissance. Sans cela, les jeunes pousses iront voir ailleurs, les entreprises auront moins de raisons de s’implanter à Hong Kong et l’économie en souffrira à terme.
Au futur
Aux États-Unis comme en Europe, on peut ouvrir un compte en quelques minutes en ligne. On peut facilement accéder à son compte et réaliser toutes sortes d’opérations en un clin d’œil avec son téléphone mobile, où qu’on se trouve. En revanche, pour ouvrir un compte à Hong Kong, il faut obligatoirement se rendre à la banque. Beaucoup d’entrepreneurs sont arrivés à Hong Kong plein de bonne volonté, pour finalement découvrir qu’ils ne pouvaient pas ouvrir de compte ou que de simples opérations bancaires se transforment en parcours du combattant. À Hong Kong, si vous parlez du système bancaire local à d’autres entrepreneurs, ils émettront à coup sûr des grognements compatissants. Et c’est sans compter le spectre de la Chine, qui plane encore aujourd’hui sur Hong Kong. À priori, tout le monde a le sentiment que le succès est à portée de main, mais qu’un succès trop important attirera l’attention dans le mauvais sens du terme. Le rapport qu’entretient la Chine avec les droits de l’homme, ainsi que la manière dont les manifestations d’Occupy Hong Kong ont été gérées en 2014, préoccupent beaucoup de gens.
Mais il y a des raisons qui font que le milieu des startups de Hong Kong croît si vite, et voici quelques-uns des avantages que présente cette ville. Son emplacement tout d’abord. Même dans un monde connecté à Internet, la géographie compte encore. Si vous commercez avec la Chine mais que vous ne vous sentez pas prêt pour y ouvrir un bureau, Taïwan et Singapour ne vous offriront pas les mêmes opportunités que Hong Kong, qui se trouve à moins d’une heure de train de Shenzhen, une plaque tournante de la production manufacturière. Shenzhen est une ville étonnamment moderne où l’on trouve des startups dynamiques, notamment au sein de l’accélérateur HAX qui accueille 100 jeunes startups œuvrant dans le domaine du hardware, et des équipes issues de Stanford, du MIT et de Berkeley. La moitié de la population mondiale environ peut se rendre à Hong Kong en avion en cinq heures, voire moins. La position centrale de la ville fait qu’il est aisé d’y tester de nouveaux concepts de startups, puis de se lancer vers la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée, Taïwan et le reste de l’Asie-Pacifique en un battement de cil. Les taux d’imposition y sont également peu élevés. Avec un taux d’imposition des sociétés s’élevant au maximum à 16,5 %, aucun impôt sur les gains en capital et un taux d’imposition des particuliers peu élevé, les entrepreneurs peuvent profiter de l’argent qu’ils gagnent en vivant à Hong Kong, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des autres pays – à l’exception des citoyens américains qui paient des impôts même s’ils vivent à l’étranger.
Il est également facile d’y créer son entreprise. J’ai interviewé Chris Reed, de la startup Black Marketing lors du salon Startup Grind à Hong Kong cette semaine. Il est basé à Singapour mais a ouvert un bureau à Hong Kong. Pour lui, il est plus simple de créer son entreprise à Hong Kong, « cela ne prend que quelque minutes », alors que cela prend plusieurs semaines Singapour. À l’instar des classements des universités, les indices relatifs à la liberté économique sont facilement manipulables, on ne devrait donc pas les prendre trop au sérieux – ce sont au mieux des indices relatifs. Cependant, même si aucune ville au monde, Hong Kong incluse, ne peut se vanter d’avoir réellement adopté une économie de marché libre, c’est une ville relativement moins restrictive que les autres, et les entrepreneurs trouvent qu’il est plutôt simple de se conformer aux réglementations et aux restrictions locales. Mais qui sont les acteurs qui feront évoluer la scène des startups de Hong Kong ? Dans son livre Boulevard of Broken Dreams, Josh Lerner explique pourquoi il est dangereux de laisser les écosystèmes des startups entre les mains des gouvernements. Quant à Brad Feld, investisseur en capital-risque et auteur à succès, il explique dans son ouvrage Startup Communities: Building an Entrepreneurial Ecosystem in Your City que la force d’un écosystème de startups réside dans ses entrepreneurs. L’an dernier, la direction du MIT a annoncé qu’ils allaient ouvrir un centre d’innovation à Hong Kong. Mais pour qu’une communauté connaisse le succès, il est nécessaire qu’elle soit gérée par ses entrepreneurs. Si tous les acteurs de la communauté des entrepreneurs de Hong Kong parviennent à s’appuyer sur leurs forces et à surmonter leurs faiblesses, d’ici quelques années, les résultats pourraient être encore plus impressionnants que ceux obtenus lors des trois années passées.
Traduit de l’anglais par Elodie Chatelais d’après l’article « Hong Kong’s Startup Scene Grows Up », paru dans Forbes. Couverture : L’auditorium Charles K. Kuo.
Loin des clichés, Téhéran pullule de startups
Mon dernier déjeuner au restaurant en compagnie d’une dizaine de jeunes aspirants entrepreneurs n’avait rien de très exceptionnel. Il avait lieu dans un restaurant typique, bondé, bourdonnant – de la bonne nourriture pas chère et où il est facile de rassembler des tables pour se parler. Hommes et femmes débattaient des dernières technologies, décrivaient leurs dernières idées, alternant régulièrement entre la conversation et la vérification de leurs comptes SnapChat, Instagram, Twitter et Facebook.
J’ai demandé à l’une des femmes comment elle faisait face aux exigences liées à la création d’une entreprise. « En faisant ! » m’a-t-elle simplement répondu en m’adressant un sourire satisfait. Elle a fait une pause avant d’ajouter : « Oh, et bien sûr je lis les meilleurs blogs de la Silicone Valley, et je prends des gratuits sur Coursera – à Stanford, Wharton et d’autres universités dans le monde. » Plusieurs personnes présentes au déjeuner ont alors posé leur fourchette pour me montrer leurs smartphones, tous connectés au Wifi pour suivre des cours intitulés « Introduction au Marketing », « Leadership international et comportement organisationnel », ou encore « Un meilleur leader pour une vie plus riche ». Un jeune homme m’a décrit sa startup. Le concept ressemble un peu à un Airbnb pour voyageurs aventuriers, mais en plus low-tech, un genre d’agence de voyage branchée. La nouvelle génération, m’a-t-il expliqué, ne veut pas seulement « voir » un endroit, mais aussi comprendre comment vivent les gens, comment ils pensent et comment cela imprègne leur vie de tous les jours. Il a récemment trouvé de nombreuses familles vivant dans de belles régions montagneuses, qui seraient heureuses d’accueillir des jeunes pour les nourrir, leur faire visiter des sites culturels uniques et leur faire partager leur musique et leur art. « Où vas-tu emmener le prochain groupe de voyageurs ? » lui ai-je demandé. « Dans la région kurde. C’est l’une des plus belles et des plus intéressantes régions du pays. » C’était là la seule chose que mon déjeuner avait d’exceptionnel, ou du moins de surprenant : je le partageais avec de jeunes entrepreneurs de Téhéran, la capitale iranienne.
I. Deux Irans
Avant ce repas, j’avais rencontré seulement cinq Kurdes dans ma vie. Jusqu’ici pour moi, « la région kurde » évoquait les attaques terroristes de l’État islamique, bien que sa longue et riche histoire soit divisée entre trois pays : l’Irak, l’Iran et la Turquie. « N’y a-t-il pas de risques ? » ai-je demandé. « Cela ne t’inquiète pas d’être si proche de la frontière irakienne ? »
La technologie remodèle toutes nos sociétés, et ce monde inclut l’Iran.
Il a souri et a répondu : « En Iran, tout va bien. Mais quelques kilomètres après avoir traversé la frontière irakienne, nos téléphones portables ont commencé à vibrer. J’ai checké mes messages et voilà ce que j’ai vu. » J’ai imaginé qu’au mieux, ils auraient reçu un message d’avertissement et au pire des menaces directes. J’ai regardé son téléphone et j’ai lu : « Bienvenue en Irak. Faites comme chez vous pendant votre roaming sur le réseau de Korek Telecom. Pour tout renseignement, appelez le + 9647508000400. »