Chaos
Vendredi 21 h 30. Ce soir va être une bonne soirée. Deux fêtes au programme : l’anniversaire d’un copain à Oberkampf et, juste à côté, la dernière soirée organisée par le journal Libération avant de quitter ses locaux de la rue Béranger. En me préparant, je jette un œil à Twitter. Mais c’est vendredi, et à part quelques footeux qui regardent le match France-Allemagne, il n’y a pas grand monde pour tweeter. Je suis en train de réfléchir à quelles chaussures je vais mettre quand s’affiche un, puis deux tweets : fusillade à République. D’un coup, j’accélère. J’enfile la première paire qui me tombe sous la main et descends les six étages en courant.
Je sors, tourne à droite, le chemin pour aller à République, j’en ai pour trois minutes à pied. J’habite dans la rue de la Folie Méricourt. 200 m plus loin, la rue débouche sur celle de la Fontaine-au-Roi. À l’angle : le Casa Nostra, un italien à la terrasse souvent remplie. Ce soir, le bout de la rue est bouché par deux camions de pompier. Deux. C’est beaucoup pour une petite rue. Un garçon arrive en courant, en panique. « — Mademoiselle, n’allez pas par là ! — Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? — Des morts. » Je m’arrête net. Twitter disait « fusillade à République », pas au bout de la rue. Je reçois un texto : « Ça a l’air de se déplacer comme si c’était une course poursuite, il se passe quelque chose à Charonne. Rentre, non ? » Je passe près du Rochelle, un bar situé à 50 m du Casa Nostra. D’habitude, il y a toujours des clients en train de fumer devant. Mais là, personne. Le bar a baissé son rideau de fer presque jusqu’au sol. Les clients sont à l’intérieur. Comme des centaines d’autres venus passer la soirée dans un des nombreux bars du quartier, ils resteront une partie de la nuit enfermés dans l’établissement. Accroupi derrière le rideau, un homme me propose en chuchotant d’entrer me mettre à l’abri. Mais je veux voir ce que cachent les camions de pompiers. Sauf que cette fois, c’est un policier, arme au poing, qui me barre le passage. « — Reculez ! Rentrez chez vous ! » — Mais je suis journaliste ! – Je m’en fous, rentrez ! Dégagez ! »
À même hauteur, sur le trottoir d’en face, un groupe de cinq hommes discutent devant le hall d’immeuble éclairé qui touche le Casa Nostra. Des quinquas et des quadras. L’un d’entre eux est surexcité. Il parle trop fort, trop vite : « Un mec a tiré sur la terrasse, il est descendu d’une voiture, il s’est avancé à pied, il a tiré des rafales de kalach et après il est remonté tranquille dans la voiture. » Sans lâcher son arme, le policier lui parle le plus calmement possible : « Monsieur s’il vous plaît, vous êtes sûr de ce que vous dites, je n’ai que des informations parcellaires pour l’instant. Il était seul à tirer ? Vous êtes sûrs de l’avoir vu remonter dans la voiture ? » Nouveau texto : « Ce serait un mec qui vise les terrasses selon Twitter. » Viser les terrasses ? Dans le hall de l’immeuble, un groupe de gens penchés sur une fille assise contre le mur. Elle pleure. À ses pieds, des pansements, un mouchoir plein de sang. Elle dînait au Casa Nostra. Une balle a traversé son poignet. Les pompiers lui ont mis un gros bandage. Bientôt, des amis la ramèneront chez elle. Les secours sont occupés ailleurs. Rue de la Fontaine-au-Roi, cinq personnes sont mortes ce soir-là. De plus en plus nerveux, des policiers finissent par nous pousser à l’intérieur de l’immeuble : « Rentrez ! On ne veut personne dans la rue. » De l’intérieur, nous voyons courir des policiers cagoulés ou casqués, armes de guerre à la main. Nous sommes là depuis 20 minutes avec interdiction de nous approcher de la porte vitrée, quand deux jeunes filles sortent de l’ascenseur. « Vous voulez monter ? » Demain, tout le monde relèvera la bouleversante solidarité des parisiens cette nuit-là. Partout, des habitants descendent sur le trottoir ou postent sur Twitter l’adresse et le code de leur immeuble, proposant d’accueillir les personnes ne pouvant pas rejoindre leur domicile. Des milliers sur Twitter, via le hashtag #PorteOuverte.
Chez Aurélie, on aura droit à du vin, des pâtes au gruyère, une recharge pour nos portables qui n’arrêtent pas de sonner, de vibrer, de clignoter. Je reçois des dizaines de security check Facebook, fonction activée en cas de situation dangereuse par l’application pour permettre à ses utilisateurs de se signaler en sécurité. Mon copain m’écrit plusieurs fois qu’il m’aime : « Je suis si heureux que tu n’aies rien. » Dans l’appartement, Pascal aussi est gentil. Il a été humanitaire sur des terrains de guerre, alors, comme s’il était encore en mission, il nous demande plusieurs fois comment on se sent. Personne ne lui répond vraiment. Hébétés, on regarde à la télé le nombre de morts augmenter. 18, 39, 110. Du balcon d’Aurélie qui donne sur la rue désormais bouclée, il n’y a rien à voir à part les camions de pompiers. Je tweete ce que j’entends. « Rentrez chez vous, c’est pas un film ! » hurle un policier à des habitants un peu trop près du périmètre de sécurité. Vers 2 h, nous sommes autorisés à sortir. Les lumières bleues des gyrophares, les tâches dorées des couvertures de survie, les sirènes partout, les visages affolés. Sur le chemin de la fête d’anniversaire, c’est le chaos. La bouteille prévue pour la soirée est restée dans mon frigo. Sur la table de fête, il y en a plein non entamées. Pourtant, demain, tout Paris se réveillera avec une sale gueule de bois.
Figés
Samedi Midi. Le jour s’est quand même levé. Gris et froid. À la télé, dans les journaux, les premiers témoignages des rescapés du Bataclan. On découvre ce qu’on n’osait pas imaginer. « Un tapis de corps ensanglantés », « l’enfer de Dante »… leurs témoignages resteront gravés. Sur le trottoir, c’est le sang qui est incrusté. On a mis du sable pour le recouvrir. Mais sur la porte d’entrée du Casa Nostra, rien ne cache quatre impacts de balle. On ne voit que ça. Peu à peu, la rue se remplit sans bruit. Des centaines de personnes et le silence. Certains ont apporté des fleurs, des petits mots, d’autres prennent des photos. Ils restent là quelques instants, le visage figé, fixant la porte du restaurant. On vient se recueillir, mais surtout voir, réaliser ce qu’il s’est passé. Sonia, 38 ans, est là avec ses deux fils. Elle habite à deux pas, vient souvent au Casa Nostra. Hier soir encore son fils voulait s’arrêter manger une pizza, mais elle était fatiguée, alors elle a dit non. Comme tout le monde cette semaine elle répète, plusieurs fois : « Ça aurait pu être moi. » Elle pleure et s’énerve à la fois. Kabyle, elle a quitté l’Algérie il y a 15 ans, laissant la décennie noire derrière elle. Mais les « mauvais souvenirs » ont resurgi cette nuit. Alors ce matin, pour une fois, elle s’est maquillée. Blush, rouge à lèvres et mascara. « Pour eux, pour leur montrer qu’on n’a pas peur, qu’on va continuer à vivre. C’est notre quartier ici, on ne va pas se laisser faire, on va les combattre. On les a combattus en Algérie, on peut aussi le faire ici. » Accroché à sa jambe, son plus jeune fils, six ans, est choqué. Il a fait des cauchemars. « À 2 h, il s’est réveillé en sursaut en criant : “Est-ce qu’ils vont nous tuer ?” Je l’ai sorti du lit et je lui ai montré les policiers par la fenêtre : “Tu vois, tout va bien, on est protégé.” Il a dit : “Merci les policiers.” »
Les policiers n’ont levé le périmètre de sécurité qu’à 7 h ce matin. Ils ont longtemps craint qu’un tireur ne soit caché dans les étages de l’immeuble du Casa Nostra. Ils ont frappé à toutes les portes, ont fracturé celles que personne ne venait ouvrir. Dix portes ont été forcées, a compté le serrurier chargé de tout réparer. Une femme dont l’appartement donne sur le restaurant est en larmes. Elle s’en veut de « n’avoir rien fait ». « J’ai entendu quatre boums, j’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu un tireur. Mon premier réflexe a été de me reculer pour me protéger. Mais si ça se trouve j’aurais pu faire quelque chose. » Une passante l’entoure de ses bras : « Vous mettre en sécurité était le bon réflexe, vous n’aurez rien pu faire. » Plus tard, devant le Bataclan, le Petit Cambodge, place de la République, ou près du Casa Nostra, une douce odeur de cire fondue apaise la nuit. « Paris mon amour », peut-on lire entre les centaines de fleurs et de bougies. Dimanche Le soleil d’automne nous réchauffe. C’est un beau dimanche. Aujourd’hui, on a envie d’oublier. On doit en profiter, ce sera notre façon de résister. Autour du canal Saint-Martin, les terrasses se remplissent. #OccupyTerrasse et « Fuck Daesh », écrit-on sur Twitter en postant des photos, un demi à la main. À République, les conversations ont repris, on parle politique, religion, mondialisation. Mais en fin de journée, on comprend qu’il va falloir du temps pour oublier.
« C’est parce qu’on a dit qu’on étaient tous Charlie qu’ils ont tué tout le monde vendredi ? »
Vers 18 h, un invraisemblable mouvement de panique se propage dans les 3e, 10e et 11e arrondissements. Dans un bar près du métro Temple, les client voient débouler une dizaine de passants paniqués. « Des tireurs ! » crie quelqu’un. Tout le monde se jette en quelques secondes dans les escaliers qui mènent au sous-sol. Les tables sont renversées, on piétine les manteaux, les écharpes et les sacs abandonnés au sol. Un serveur ouvre la porte de la cave où tout le bar s’entasse. Certains pleurent en silence. Ailleurs dans le quartier, des gens se marchent dessus pour se cacher au fond des bars. Des passants tapent aux vitres des établissements qui ont fermé leurs portes, en les suppliant de les laisser entrer. Certains s’entaillent avec des éclats de verres brisés, un homme se luxe l’épaule dans la bousculade. En réalité, il n’y a rien. Des types ont apparemment trouvé malin de lancer des pétards rue de la Fontaine-au-Roi. Les détonations ont répandu la panique en un instant dans les rues alentours. Pas sortie du week-end, c’est pile à ce moment que Sophia, 43 ans, qui habite près du Bataclan, se décidera à mettre un pied dehors. Elle allait place de la République, dans la seule pharmacie du quartier ouverte le dimanche, avec son fils de six ans. Terrifié, il fera pipi dans son pantalon.
En janvier, il y a déjà eu les attentats de Charlie Hebdo à quelques rues de chez lui. Ce week-end il a essayé de comprendre : « C’est parce qu’on a dit qu’on étaient tous Charlie qu’ils ont tué tout le monde vendredi ? » Lundi À midi, beaucoup de travailleurs du quartier sont devant le Casa Nostra pour la minute de silence nationale. Jacqueline, la cinquantaine, en fait partie. Elle a les larmes aux yeux, ses mains tremblent un peu. On doit lui tenir son sac pour qu’elle puisse sortir l’un des trois bouquets de roses qu’elle a préparé pour chacun des lieux touchés dans le quartier. Ce week-end, elle est restée « figée » devant la télé, mais aujourd’hui, elle ne pouvait pas ne pas être là. Elle se dit que sa présence fera chaud au cœur des proches de victimes. À tout le monde, en fait. « Dans chaque deuil, on a besoin d’être accompagné, mais là il y a quelque chose en plus… C’est aussi la France, notre jeunesse qu’on vient soutenir. » Après la minute de silence, Dimitri, le patron du Casa Nostra, veut nous monter l’intérieur du restaurant. Tout est resté en l’état. Des restes de pizzas dans les assiettes. Le tireur n’est pas rentré dans le Casa Nostra, mais ses balles tirées de l’extérieur ont fait des trous dans les murs. Entre l’osso bucco et les pâtes à l’amalfitaine, la planche sur laquelle est écrite le menu du jour est criblée de balles. Une cliente s’en est servie comme bouclier. La police a retrouvé 30 douilles sur place. Dans la cuisine du restaurant, des employés vident les frigos, jettent le jambon, la sauce tomate. Dimitri ne sait pas quand il va rouvrir. Dans un mois peut-être ? Il faudra d’abord faire les travaux, et surtout en discuter avec ses employés.
Fluctuat nec Mergitur
Mardi 7 h. Paris se réveille sous le crachin. Un employé municipal nettoie les trottoirs en sifflotant « Les copains d’abord » de Brassens. Ce week-end, la devise de Paris, Fluctuat nec Mergitur (« Il est battu par les flots, mais ne sombre pas »), a été taguée sur un mur à République et près du Canal Saint-Martin. Une jeune fille rallume en silence quelques bougies déposées devant le Casa Nostra. Quelqu’un a dessiné des cœurs sur le trottoir. Mercredi, c’est Clémentine, 26 ans, architecte d’intérieur, qu’on verra ramasser les feuilles mortes qui se sont déposées entre les fleurs et les bougies : « On entretient les cimetières donc je fais pareil. J’ai envie que ça reste joli. » Elle habite au 5 rue de la Fontaine-au-Roi. Le soir des attentats, elle a entendu trois salves d’armes, « ça suffit pour faire des cauchemars ». Au Rochelle, on écoute « Résiste » de France Gall. Une soirée devait avoir lieu mercredi, mais les organisateurs ont préféré l’annuler. Trop tôt pour faire la fête.
À la place, un verre ce mardi, comme ailleurs dans Paris, où des restaurateurs ont lancé le mouvement « Tous au Bistrot », pour « rendre hommage aux victimes », « soutenir les professionnels de la restauration et du divertissement mortellement ciblés » et faire que « Paris, la France, ne soit pas à son tour trahi par nos peurs ». Fanny n’en a pas entendu parler. Elle est sortie comme « je sortirais un mardi soir ». « Sans crainte particulière », mais sans vouloir non plus « revendiquer quelque chose ». Coline, prof d’éco gestion, avoue avoir hésité. Elle est « un peu flippée ». Ce qui l’inquiète aussi, ce sont les mesures d’exceptions adoptées, l’état d’urgence qui risque d’être prolongé. « Il faut se positionner hyper rapidement sur les lois qui vont arriver, j’espère avoir le temps de me faire un avis. » Mercredi Ce soir, Jasmine est la seule qu’on voit encore pleurer à chaudes larmes. Elle a 20 ans, elle est serveuse au Casa Nostra. Vendredi, elle était derrière le comptoir quand le tireur a mitraillé. Quand il est reparti, elle s’est précipitée dans la rue, voir si elle pouvait faire quelque chose pour les personnes touchées.
Ce soir, en guise de plaque funéraire, elle vient scotcher une feuille de papier sur un tronc d’arbre. « Ici, un ange nommé Kheirdinne Sahbi s’est envolé. Repose en paix. » En dessous, elle a dessiné un violon. En pleurant, elle répète qu’elle ne sait « même pas dessiner un violon ». Elle a retrouvé le nom de Kheirdinne Sahbi en regardant les photos des victimes circulant dans les médias. « J’ai reconnu son regard. » De lui, elle ne sait rien, à part que c’était « un violoniste ». Vendredi, il marchait dans la rue, son étui de violon sur le dos quand il s’est fait tuer. Elle dit : « Vous avez vu ce qu’il s’est passé ce matin à Saint Denis ce matin ? On n’a pas fini. » Jasmine s’en va, elle n’a pas trop envie de rester ici, mais elle propose de passer venir boire un café bientôt au Casa Nostra, quand le restaurant aura rouvert. Anne aussi a connu Kheirdinne Sahbi. Vendredi, elle qui habite près du Bataclan dînait avec son mari et des amis dans un restaurant en face du Casa Nostra quand les coups de feu ont retenti. Comme beaucoup, elle a d’abord cru à un règlement de comptes. Sa copine pharmacienne a pratiqué les soins de premiers secours sur le violoniste. Mais ça n’a pas suffi. « On l’a vu s’éteindre. » Les policiers les ont ensuite confinés dans un hall d’immeuble.
Ce soir, elle revient boire un verre avec les gens en compagnie de qui elle a passé trois heures là-bas. « On avait besoin de revoir l’endroit, il y avait une sorte d’incompréhension de l’événement. » Elle est toujours un peu KO, mais « ce n’est rien par rapport à ce que les autres ont vécu ». Son mari explique qu’il lui a fallu du temps pour réaliser. Samedi, juste après les coups de feu, il est resté très calme, a repris un verre de vin en disant : « Ah, oui, il y a eu une fusillade. » Aujourd’hui, il a senti le besoin d’aller à la cellule psychologique. On lui a expliqué que comme dans les gros traumatismes, il avait « déréalisé » et « décompensé ». « C’est le choc, on ne peut pas intégrer cette réalité-là. » Jeudi Aujourd’hui, on a appris que l’assaut policier de mercredi à Saint-Denis avait abouti à la mort du cerveau présumé des attentats. Toute la journée, une pluie froide est tombée sur Paris. Devant le Casa Nostra, deux journalistes étrangers font toujours des directs, protégés par des parapluies. Ils parlent des erreurs sur lesquelles les services de renseignements devront s’expliquer. Hans, un allemand de 44 ans qui vit et travaille en France depuis sept ans, réfléchit encore « à quel hasard ça tient d’être vivant ». Il travaille à la Défense pour une société dans le domaine du bâtiment et habite dans le quartier. Ce week-end, il était en Allemagne. Là-bas aussi tout le monde n’a parlé que des attentats. « Il y a 19 nationalités touchées, c’est pas que la France, c’est tout le monde. » Père d’un garçon de sept ans, à qui il essaye « d’expliquer l’inexplicable » ces jours-ci, il ne se sent toujours pas très bien quand il marche dans la rue. Pourtant, « il faut continuer », dit-il. Mathieu et Ramzy, 15 ans, sont eux descendus de Belleville. Face au Casa Nostra, ils imaginent la scène de vendredi. Ça leur donne envie « d’arrêter de jouer à GTA ». Ils sortent souvent à République et ont bien l’intention de continuer « comme avant ». Mais ils ne pourront pas s’empêcher « d’y penser ». « Je crois qu’on va enfin respecter le couvre-feu donné par nos parents. »
Vendredi À 21 h 20, heure à laquelle les attaques ont débuté vendredi dernier, certains ont entamé une Marseillaise en formant une chaîne humaine place de la République et devant les terrasses touchées. Moi, j’ai quitté le Casa Nostra, c’est l’anniversaire d’une amie. Cette fois, j’ai pris la bouteille restée dans le frigo depuis une semaine.
Couverture : Un parterre de bougies, par Tiphaine Le Liboux.