En mai 1969, le groupe soul/funk The Winstons sort le single « Color Him Father » qui se vend à plus d’un million d’exemplaires, se hisse à la 7e place du Billboard Hot 100 et leur permet de remporter un Grammy l’année suivante. Carton plein. Le titre est tellement populaire que celui qui se trouve sur la face B du 45 tours, « Amen Brother », passe pratiquement inaperçu. Il comporte pourtant quatre mesures de batterie qui sont aujourd’hui parmi les plus populaires au monde. Le fameux passage de 6-7 secondes joué par le batteur du groupe Gregory Cylvester Coleman a été samplé plus de 2 000 fois depuis cette époque. Le break de batterie est désormais connu sous le nom d’ « Amen break ». Il devenu très populaire à partir du milieu des années 1980, particulièrement dans le hip-hop. The Winstons en 1969 Sa première utilisation remonte à 1986 sur le titre « I Desire » du groupe de hip-hop new-yorkais Salt-N-Pepa. Deux ans plus tard, le fameux sample apparaissait déjà sur une dizaine d’albums, dont le classique Straight Outta Compton de NWA puis sur des centaines de titres au milieu des années 1990. L’Amen break est alors devenu un des éléments constitutifs de la nouvelle scène musicale britannique : la jungle. Loin des genres musicaux qui l’ont popularisé, le sample s’invite même sur les titres « D’You Know What I Mean » d’Oasis et « Little Wonder » de David Bowie en 1997. Si l’Amen break a connu une telle popularité, c’est parce que son rythme syncopé permet de créer de nombreuses variantes. Selon WhoSampled, depuis le début de l’année 2016 le titre a déjà été samplé 43 fois en 29 semaines. Malgré tout, les membres du groupe The Winstons n’ont jamais touché de royalties pour l’utilisation de leur enregistrement. Mais dans un élan de solidarité, les DJ britanniques Martyn Webster et Steve Theobald ont lancé une campagne de crowdfunding baptisée The Winstons Amen Break Gesture grâce à laquelle ils ont permis à Richard Spencer, le dernier membre du groupe vivant, d’obtenir 24 000 livres sterling. Suite au succès de la campagne, une seconde a été mise en place dans la foulée. Si vous n’avez jamais écouté le morceau original auparavant, vous reconnaîtrez sans aucun doute le son de batterie à partir d’1 min 26. Et si ce n’est pas le cas, vous saurez désormais reconnaître l’Amen break dans les morceaux qui le reprennent. https://www.youtube.com/watch?v=GxZuq57_bYM Source : The Winstons Scott Storch s’est paumé dans le candy shop. ↓