Et si on remplaçait notre dose matinale de caféine par une dose d’acide ? Dans la Silicon Valley, il serait désormais courant, voire banal selon cet article paru dans Wired le 24 août dernier, de gober une micro-dose de LSD avant d’aller travailler. Un corollaire de la quête incessante de créativité et de performance. Le père du LSD et le premier à l’avoir synthétisé, Albert Hofmann, l’affirmait dès 1943 : consommé en petites quantités, le LSD permet de clarifier la pensée et de focaliser l’attention. À faible dose, les propriétés de ce psychotrope seraient par ailleurs les mêmes que certains médicaments fréquemment consommés dans la Valley. Crédits : Nico Hesselmann. Des études ont été réalisées sur les effets des psychotropes lorsqu’ils sont micro-dosés. David Nutt, directeur du centre de neuropsychopharmacologie de l’Imperial College London les interprète ainsi : « Ces drogues modifient les fonctions corticales, les rendant plus fluides et moins rigides. Les fortes doses fonctionnent de cette manière, tout comme les petites doses, toutes proportions gardées », explique t-il. « Cela peut aider certaines zones du cerveau à fonctionner de façon plus flexible et expansive, afin de produire de meilleurs résultats. » Elles agissent notamment en accélérant le cheminement de la dopamine jusqu’au cerveau et en éveillant le cortex cérébral, qui contrôle d’importantes fonctions cognitives telles que la perception et les émotions. Aux États-Unis, 30 millions de personnes auraient déjà consommé des drogues psychédéliques telles que le LSD, la psilocybine ou la mescaline, d’après une étude menée en 2015 par des scientifiques de l’Université norvégienne de sciences et de technologie. En Europe, 5,4 % de la population serait concernée. Les effets du LSD – et des psychotropes en général – sur les fonctions cognitives et la créativité seraient donc avérés. Cependant, il reste difficile d’établir une évaluation précise en fonction du dosage. Une chose est sûre : dans les pays européens, ces habitudes de consommation restent totalement proscrites. C’est aussi censé être le cas aussi dans la Valley, mais il semblerait que ces incartades psychédéliques soient admises car elles soulagent le stress qui pèsent sur les épaules des employés des start-ups de demain. Source : Wired Ces psychiatres affirment que c’est pour votre bien.