Crédits : AP Ça ne fait pas très mal. Un professionnel aux mains gantées enfonce une seringue à aiguille creuse hypodermique dans la main du patient, entre le pouce et l’index où la chair est tendre. Il y dépose la puce à radio-identification (RFID) et le tour est joué. Si un filet de sang perle à l’endroit où l’acier a pénétré, il est prestement tamponné. Rien n’y paraît. À présent, l’employé va pouvoir ouvrir les portes des salles de réunion, faire marcher les photocopieurs de l’entreprise ou se connecter à son ordinateur de bureau d’un simple geste de la main. Et il n’y a pas de risque de hacking puisque la puce n’est pas connectée à Internet. « Le seul moyen pour quelqu’un de se connecter au réseau est de vous couper la main », a expliqué Todd Westby, le PDG de l’entreprise américaine 32M, à ABC News. L’entrepreneur se voulait rassurant, après avoir annoncé le 24 juillet un grand programme d’implants pour ceux de ses employés qui le désirent. Ce mardi, au siège de 32M basé à River Falls, dans le Wisconsin, a lieu une grande chip party durant laquelle plus de 50 employés volontaires (sur un total de 80 personnes) vont se faire implanter une puce de la taille d’un grain de riz dans la main. Ça ne paraît pas beaucoup, mais cela suffit à faire d’eux des cyborgs, des êtres humains auxquels on a greffé un objet électronique. 32M s’est procuré les puces auprès de BioHax International, une entreprise suédoise qui avait déjà fourni celles d’Epicenter, une autre société (suédoise, celle-ci) qui a fait parler d’elle en avril dernier pour avoir encouragé ses employés à se faire implanter des puces. « Les choses commencent souvent avec les meilleures intentions mais parfois, les intentions changent en cours de route », a confié Adam Levin, le fondateur de l’entreprise de protection des données CyberScout, à ABC News. Les mots « Big Brother » viennent naturellement à l’esprit. Todd Westby assure pourtant que les employés demandant à se faire enlever l’implant le pourront sans souci. Et ceux qui ne participent pas au programme ne devraient pas être regardés de travers… Mais qui peut garantir qu’ils ne seront pas influencés pour changer d’avis ? Sources : ABC News/AP