S’il est difficile de se procurer la moindre information sur ce qu’il se passe en Corée du Nord, le métro de Pyongyang était particulièrement secret jusqu’ici. Mais un photographe étranger a été autorisé à y entrer et il a pris de nombreuses photos qu’il a postées le 14 avril dernier sur son site, Earth Nutshell. Elliott Davies faisait partie du premier groupe d’étrangers autorisés à visiter le système de transport souterrain de la capitale. Avant cela, les visiteurs n’avaient le droit d’observer que deux stations, laissant une vaste zone d’ombre remplie volontiers de théories fumeuses. Le métro de Pyongyang se compose de deux lignes et de 16 stations. Le système prétend être le plus profond du monde : certaines de ses stations seraient creusées à quelque 110 mètres sous terre. Les stations en elles-mêmes sont conçues pour pouvoir servir d’abri anti-bombes, avec leurs portes en acier massives, mais comme vous allez le voir elles sont tout sauf austères. La station de Puhung, terminus de la ligne Chollima. Elle faisait partie des deux seules stations que les visiteurs étrangers étaient autorisés à visiter. L’autre, la station Yonggwang, se trouve à l’arrêt d’après. Elles ont la réputation d’être les deux plus soignées du système. On peut apercevoir ici une fresque de Kim Il-sung sous-titrée : « Le grand leader Kim Il-sung parmi les travailleurs ». Une rame de métro. Les modèles ont été achetés à Berlin en 1999 avant qu’ils ne partent à la casse. Des portraits de Kim Il-sung et Kim Jong-il sont présents dans tous les wagons. La station de Yonggwang. « Hourra pour la libération des femmes ! », une mosaïque de la station de Chonu, qui permet de passer de la ligne Chollima à celle de Hyoksin. Bien que le photographe soit resté discret, les Nord-Coréens se montraient dans tous les cas agréables et urbains, entre eux et avec les visiteurs. « Hourra pour le glorieux Parti du travail de Corée ! » Les trains arrivent toutes les 5 à 7 minutes aux stations. Une fresque de propagande comme on en voit beaucoup dans le métro de Pyongyang. À la station de Kwangbok, une statue en or émerge de la pénombre, à l’effigie de Kim Il-Sung. Le personnel du métro, agglutiné sur le quai à la station de Hyoksin sur la ligne du même nom. Cette plaque de bronze représente le peuple nord-coréen oppressé durant la guerre de Corée par leurs rivaux et par les Américains. Cette fresque longue de 30 mètres commémore l’indépendance de la Corée en 1945. Les voyageurs sont très calmes, et certains d’entre eux possèdent un téléphone portable. On remarque le pins qu’on demande aux citoyens de porter. Kim Jong-il n’est pas aussi présent qu’on pourrait le penser dans le métro, mais des fresques comme celle-ci sont en cours d’élaboration. Les étudiants utilisent régulièrement le métro, comme ici à la station Ponghwa. Des voyageurs attendent de descendre du train. Le marteau et l’AK-47, la version toute personnelle du communisme en Corée du Nord. L’insigne est affiché à la station Pulgunbyol. Le journal quotidien est exposé au beau milieu des stations. On peut notamment y voir Kim Il-sung et Kim Jong-il inspecter des usines. Une boutique haute en couleurs à la station Hwanggumbol. Ceci n’est pas une simple fresque. Il s’agit d’un diorama du Musée du Métro : au premier plan, les éléments sont en reliefs, et la fresque à l’arrière-plan est peinte en trompe-l’œil. https://www.youtube.com/watch?v=X0y9puLakkc Source : Earth Nutshell Crédits photo : Elliott Davies Il a échappé à une tentative d’assassinat. ↓