Masyaf, en Syrie, vers 1191. Le jour éclaire la ville d’une lumière blanche et crue. Des cris d’hommes et de la fumée émanent de la foule qui occupe la place principale de la ville, au pied de l’église. Depuis le clocher, l’axe en plongée offre une vue imprenable sur la scène. Sur l’estrade de la place, traditionnellement réservée aux exécutions, trois gardes Templiers paradent. Ils parcourent les planches de bois de long en large, armés jusqu’aux dents, écartant régulièrement les pans de leurs surcots pour laisser apparaître leurs lourdes épées. Un faucon trône sur le bras de l’un deux. Un heaume d’acier leur barre le visage. La croix pattée blanche floquée sur leur poitrine ne laisse aucun doute quant à la nature de leur fonction.
Sur le pavé, la foule en liesse crie, hue, en réaction au spectacle qui se déroule sur l’estrade et que nul ne peut ignorer : trois corps pendus flottent dans le vent. Les visages ont été recouverts d’un linge. De son poste d’observation haut perché, au sommet du clocher, le maître Assassin guette. Il est vêtu d’une longue bure blanche, ornée une ceinture rouge et de fourreaux dans lesquelles il a dissimulé ses armes et ses munitions. Il est équipé d’une épée, d’une dague et d’une lame secrète, savamment cachée dans la manche de son poignet gauche. Une large capuche dissimule son regard. Seul le bas de son visage apparaît. La cloche retentit. Dans un cri strident, le faucon prend son élan et s’élance à pleine vitesse vers le clocher de l’église. En quelques secondes, le maître Assassin a quitté son perchoir pour se fondre dans la foule, clairsemée mais vivace. Le visage dissimulé sous sa capuche, il avance discrètement vers sa proie, serpentant entre les badauds. Il en effleure quelques-uns. Personne ne le remarque. Parvenu au pied de l’estrade, l’homme brandit une arbalète et exécute le premier Templier, avant que quiconque n’ait eu le temps de réagir. Il gravit furtivement les quelques marches qui le séparent désormais de la scène. Il évite le second Templier, armé de son épée monumentale et lancé vers lui à pleine vitesse, puis l’exécute en lui plantant l’arc de son arbalète en pleine poitrine. Les gestes sont vifs et savamment calculés. Le dernier Templier, plus imposant que les autres et mieux armé, trône désormais face à lui. Le maître Assassin prend son élan et, d’un bond vertigineux, s’élance vers le ciel. Le Templier tient son épée d’une main solide et assurée, prêt à contrer l’assaillant qui redescend doucement vers lui. La cloche retentit. La lame secrète du maître Assassin vient lentement se loger dans la gorge du Templier. Le coup est fatal. Et dans un vacarme menaçant, le vainqueur du duel s’échappe, disparaissant dans les faubourgs de la ville, aussi rapidement qu’il était arrivé.
Ainsi débute le premier volet de la saga Assassin’s Creed. Sorti en 2007, ce jeu vidéo a massivement popularisé une légende qui court depuis le XIe siècle : celle de la secte des Assassins. Tantôt décrite comme une société secrète, un groupe de tueurs à gage ou une organisation terroriste, les Assassins obéissaient à des codes hiérarchiques et idéologiques extrêmement cadrés. Les sources historiques authentiques sont rares. Seuls quelques historiens spécialistes des Croisades ont pu effleurer la vérité ce groupe mystique, qu’on associe souvent à un mode opératoire très codifié et à la consommation de haschisch et autres psychotropes. Hasan-i Sabbah, fondateur des Assassins à l’aura mystique, constitue la pièce centrale de ce mythe fascinant du monde arabo-musulman. Du temps des Croisades aux romans contemporains, et jusqu’à la franchise ludique qui se perpétue depuis 2007, comment s’est construite la légende de la secte de Assassins ? Est-il encore possible de distinguer l’illusion de la réalité ?
Le Vieux de la Montagne
L’histoire mystique d’Hasan-i Sabbah commence en plein Moyen-Âge, dans la période tourmentée des Croisades. Dans l’islam médiéval, Sabbah est la tête pensante et le fondateur de la secte chiite des Assassins (ou Hashashins). À l’origine, dans le monde arabo-musulman, les chiites sont des partisans d’Ali, cousin et gendre du prophète Mahomet. Suite à l’assassinat d’Ali en 661, ses partisans ont développé une eschatologie (une doctrine portant sur le sort ultime de l’homme après sa mort) et un ésotérisme à l’égard du Coran (qui, selon eux, possède un sens caché que seuls les initiés peuvent connaître).
Aujourd’hui, le terme de « secte des Assassins » est souvent remplacé par celui d’ « État ismaélien nizârite ». Car la légende se base sur l’histoire des nizârites, une communauté chiite qui s’est formée en Perse au XIe siècle. Les nizârites étaient des adeptes de l’ismaélisme, un des trois courants de l’islam chiite, minoritaire dans la Perse – par ailleurs principalement sunnite en ce temps-là. Ces chiites ismaéliens ont été très actifs politiquement dans la période de l’Islam médiéval, exerçant des pratiques telles que la dissimulation (tagiyya) pour croître et diffuser leur foi. À l’origine, les ismaéliens nizârites constituaient donc une branche du chiisme, quelque peu mystique. Les nizârites considéraient qu’une lecture littérale des textes sacrés en dissimulait plusieurs sens cachés et empêchait d’en saisir la signification profonde. Leur vision du Coran s’appuyait ainsi sur un degré d’interprétation très fort. Par la suite, une mutation s’est opérée au sein de la communauté nizârite. Accessible aux seuls initiés, le nizârisme est devenu une pratique élitiste du Coran, quasi-exclusive, ce qui a participé à créer une forte distinction entre ses adeptes et le reste des musulmans. Les ismaéliens pratiquaient également une science secrète, censée conférer à ses adeptes des pouvoirs magiques. Cette science, parfois appelée « la doctrine du droit chemin », s’intégrait en sept étapes qu’on désigne historiquement par l’étude des « Sept Sebayah ». Parmi ces Sebayah, on trouvait le bon usage du haschisch, des drogues sous toutes leurs formes, des poisons, des esprits et de l’hypnotisme. Des décennies plus tard, le déclin de cette communauté a fait entrer l’ismaélisme réformé des nizârites dans la clandestinité. Pour autant, le mouvement ismaélien a perduré sous le couvert du soufisme (taçawwuf), une pratique mystique de l’Islam, qui existe aujourd’hui aussi bien chez les chiites que chez les sunnites. Aux fondements de leur idéologie, les nizârites cherchaient à promouvoir « la paix entre les hommes par l’exaltation du libre-arbitre », selon les mots de l’imam et calife Nizar, duquel une des maximes a servi de credo à l’idéologie des Assassins : « Rien n’est vrai, tout est permis. » Que sait-on vraiment des Assassins et de leurs fondateurs ? Il est aujourd’hui très difficile de camper sur des certitudes, tant les sources historiques sont minces. Jacques Paviot, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris-Est Créteil et spécialiste des Croisades nous éclaire sur le fondateur des Assassins, personnage central de la légende à venir. Hasan-i Sabbah serait né à Qom, en Perse, en 1050. Dès son plus jeune âge, il aurait reçu une éducation religieuse rigoureuse et conventionnelle, au sein d’une famille qui pratiquait le chiisme duodécimain – le courant chiite majoritaire. Étudiant en théologie à l’université de Nishapur, en Perse, Hasan y a rencontré deux camarades : Abou-Ahi-Hasan et Omar Khayyam. À eux trois, ils ont décidé d’un pacte qui les lierait à vie : « Celui d’entre nous qui atteindra la gloire et la fortune devra partager à égalité avec les deux autres. » Abou-Ahi-Hasan deviendra par la suite Nizam al-Mulk, grand vizir de Perse, et Omar Khayyam se distinguera comme l’un des plus grands mathématiciens du Moyen Âge.
Dans sa jeune adolescence, Hasan est entré en contact avec des daï ismaéliens envoyés par les Fatimides, dynastie califale chiite ismaélienne qui régnait sur un empire qui s’étendait de l’Afrique du Nord à la Sicile en passant par une partie du Moyen-Orient. À l’âge de 17 ans, Hasan s’est converti à l’ismaélisme et a prêté allégeance au calife fatimide. Musulman assidu et convaincu, il très vite devenu à son tour un prédicateur à l’aura exceptionnelle.
En 1076, afin de parfaire sa culture religieuse, et peut-être pour fuir la répression, Hasan a décidé de mettre les voiles. Il a alors entrepris une série de voyages qui l’ont mené en Azerbaïdjan, en Syrie, en Irak puis en Égypte, où il a posé ses valises en 1078. Le jeune homme y a terminé ses études de théologie. Trois années durant, l’étudiant appliqué et fin prosélyte s’est attelé à propager la doctrine ismaélienne à la cour du calife Al-Mustansir. Avant d’être religieux, le projet d’Hasan en Égypte était avant tout politique : il avait l’ambition de porter sur le trône d’Égypte le prince Nizar, un calife chiite, et orchestrer par son entremise la reconquête de la Perse, alors sunnite. Il s’est alors opposé au vizir et chef de l’armée Badr al-Djamali. Contraint à l’exil par le vizir, Hasan-i Sabbah n’a eu d’autre choix que de plier bagages une seconde fois, cette fois-ci vers la Syrie. La légende dit qu’en chemin, au milieu des flots battants, alors qu’une tempête faisait rage et menaçait son embarcation, Hasan a décidé de s’agenouiller pour s’adonner à des incantations. À mesure que l’homme débitait ses sourates, les yeux fermés, les flots se sont apaisés, les vagues se sont faites plus douces. Une fois parvenu sur les côtes syriennes, Hasan a quitté le navire porté par une nuée de nouveaux fidèles, totalement subjugués par l’aura mystique du jeune prédicateur.
Le premier lieu de refuge d’Hasan en Syrie était une forteresse nichée dans le Daylam, une zone montagneuse quasi-inaccessible qui surplombe la mer Caspienne. La forteresse d’Alamût avait été construite en 840 sous la dynastie des Abbassides. Le chef zaydite Mahdi y avait alors établi son quartier général, accueillant fidèles et vagabonds. Hasan a décidé d’y loger quelques temps, dans l’anonymat, se mêlant un temps aux missionnaires de la forteresse avant de finir par se présenter officiellement au maître des lieux, Mahdi. Perspicace et fin stratège, mais surtout jeune homme avide de pouvoir, Hasan a rapidement séduit Mahdi. Il a gagné ses faveurs et celle d’une bonne partie des résidents d’Alamût. Peu à peu, la majorité de la population de la forteresse a délaissé le zaïdisme pour embrasser l’ismaélisme.
En 1090, avec quelques fidèles, Hasan s’est emparé d’Alamût sans verser le moindre sang. Menacé dans son autorité et désavoué, Mahdi a simplement quitté la forteresse, qu’Hasan a par la suite racheté pour 3 000 dinars d’or. D’autres forteresses ont ensuite été prises dans la même région. Réfugié dans les tréfonds du massif de l’Elbourz, Hasan-i Sabbah a alors fondé l’État ismaélien indépendant. Alamût était donc devenu à la fois un lieu de représentation étatique et un lieu de fanatisation pour les membres de cette secte chiite ismaélienne qui rejetaient tous les principes de l’islam conventionnel – les Hashashins. Ils se sont également installés, progressivement, dans les montagnes de Syrie, où ils ont gagné plusieurs forteresses entre 1126 et 1141. Les Assassins ont alors développé une hiérarchie stricte : le maître, les grands missionnaires, les missionnaires, les compagnons et les adhérents. Hasan-i Sabbah a finalement élu domicile dans ce qui s’apparentait à un véritable bunker, et ce pour le reste de ses jours. On dit qu’il n’en serait plus jamais sorti, poussant le sentiment de paranoïa à son paroxysme. On imagine aisément que cette vie de réclusion était également une manière pour lui d’être vénéré par ses fidèles et craint de ses ennemis. Les sites choisis pour y ériger ces forteresses n’étaient évidemment pas anodins. Plus le relief était accidenté, mieux c’était. « Les pentes très raides servaient à empêcher l’installation de mines ou d’engins de siège, dans des régions très boisées. Elles permettaient d’utiliser la pierre pour les constructions et les reconstructions. Les terres y étaient fertiles et bien arrosées. Les châteaux devaient former un réseau pour assurer leur défense réciproque. Ils constituaient des centres d’enseignement pour les daï (les missionnaires) », précise le professeur Jacques Paviot. Il ajoute qu’on sait aujourd’hui très peu de choses de la vie que ces missionnaires menaient derrière les murs des forteresses. Les quelques sources sûres dont on dispose parlent de conflits de voisinage dans la région et de stratégies de défense contre des tentatives d’occupation. La vie dans cette vallée de l’Elbrouz semblait particulièrement étrange. Vers la fin du XIIIe siècle, Marco Polo a traversé la Perse. Dans ses récits de voyage, il a tenté de décrire cette région, faisant par la même occasion la description de la demeure d’Alamût, même si la véracité de ses dires n’est pas prouvée et demeure contestée.
Il évoquait une forteresse en « nid d’aigle », au jardin luxuriant et à la bibliothèque abondante. Il dépeignait un château majestueux perché au sommet d’un pic et dissimulé dans la roche. Le jardin secret d’Alamût, comparable à un véritable paradis et dont seul Hasan détenait les clés, était exclusivement réservé aux initiés désignés par le maître, puis invités à y pénétrer. « Marco Polo rapporte qu’Hasan-i Sabbah y avait fait faire, dans une vallée, un magnifique jardin où coulaient du vin, du lait, du miel, de l’eau », raconte Jacques Paviot. « Elle évoquait ainsi le paradis, ce qui est le propre de tous les jardins musulmans. » Hasan est progressivement devenu celui que l’on appelle le « Vieux de la Montagne », dont la demeure, Alamût, était le bastion et le centre névralgique des Assassins. Sa secte était progressivement devenue un des groupes les plus redoutés et mystérieux opérant qui opéraient dans le monde arabo-musulman et en Perse en ce temps-là.
Naissance d’un mythe
Une fois la suprématie d’Alamût établie dans la région, les Assassins ont eu pour mission de répandre la parole ismaélienne dans la vallée, afin de convertir les populations locales à cette branche minoritaire de l’islam chiite. Par leur entremise, le Vieux de la Montagne a tissé peu à peu un réseau d’influence occulte et politique sur toute l’Asie occidentale, orchestrant exécutions de haut gradés et disparitions forcées. Il usait abondamment de ces pratiques pour asseoir la puissance de son groupe, faire régner la terreur et imposer le respect. Bientôt, la majorité de la population du Daylam s’est convertie à l’ismaélisme. Hasan-i Sabbah est devenu le chef de gang le plus puissant, le plus craint et le plus impitoyable de la région. Les sources historiques fiables – arabes pour la plupart – permettant de conter la véritable histoire des Assassins, sont très rares. Nous connaissons surtout l’histoire des nizârites chiites à travers ce que les sunnites en ont raconté.
À la fin du XIe siècle, les Assassins ont transformé la forteresse en un quartier général impénétrable.
À partir de la Troisième Croisade, des écrivains et historiens qui faisaient partie de l’entourage de Frédéric Barberousse, empereur germanique, Philippe Auguste, roi de France, et Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, sont entrés en contact avec l’histoire des Assassins. Dans le monde occidental, le premier à évoquer les Assassins, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, vers 1270, est Benjamin de Tudèle (1130 – 1173), un rabbin juif espagnol qui avait entrepris un pèlerinage en Terre Sainte. Dans ses carnets de voyage, il raconte l’histoire de ce groupe et de son chef charismatique, qu’il a rencontré en Syrie. Mais ses écrits, rédigés en hébreu, ont peu circulé dans le monde latin. Guillaume de Tyr (1130 – 1184), grand historien de l’Orient latin, a également participé à la construction du maigre héritage que nous possédons aujourd’hui. Homme très cultivé, historien des Croisades maîtrisant l’arabe, il a beaucoup décrit les Assassins. Son récit est certainement le plus proche de la réalité, même s’il a grandement participé à la diffusion de la légende dans toute l’Europe et en France. Nasir al-Din al-Tusi (1201 – 1274) était un des philosophes et intellectuels les plus importants du chiisme duodécimain, en son temps.
Au début du XIIIe siècle, il a beaucoup fréquenté la bibliothèque d’Alamût. Il en a conservé quelques ouvrages scientifiques, comptant ainsi parmi les rares témoins historiques de la confrérie des Assassins. Il était présent lors de la prise d’Alamût par les Mongols. Il en a fait le récit dans son ouvrage La Convocation d’Alamût, Rawdat al-taslîm (littéralement, « le jardin de la soumission »). Le reste de l’entourage des belligérants des Croisades a progressivement diffusé des écrits qui ne s’attachaient plus vraiment à la réalité mais qui, au contraire, la déformaient partiellement. En 1192, la mort de Conrad de Montferrat, roi désigné de Jérusalem qui n’avait pas encore été investi, auraient été ourdie par deux membres de l’ordre des Assassins. Cet acte a énormément impressionné, tous les historiens l’ont raconté ce qui a immédiatement donné une portée plus importante au groupe.
Ces écrits ont construit la légende des Assassins qu’on connaît aujourd’hui. Celle d’un groupe de fanatiques délirants, aux pratiques mystiques, à l’univers fantastique, dont le mythe et la réalité sont devenus indissociables.
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À partir de la fin du XIe siècle, les Assassins ont transformé la forteresse accrochée à flan de colline en un quartier général impénétrable, si bien que les récits souvent fantasmagoriques sur lesquels nous nous appuyons aujourd’hui relèvent parfois de l’imaginaire. À Alamût, des systèmes de défense simplistes mais infaillibles empêchaient supposément toute attaque ennemie ou tentative de prise de la base. D’énormes blocs de roches étaient stockés au sommet de l’unique chemin escarpé qui permettait d’accéder au sommet. Quiconque osait entreprendre l’ascension de la montagne s’exposait alors à une dégringolade inopinée de caillasse. Le bunker renfermait d’innombrables silos à grains et d’énormes réserves d’eau qui, en cas de siège, auraient permis aux Assassins de tenir durant deux années entières. Le relief rendait visible à des kilomètres le moindre mouvement ennemi. Aucune source d’eau ne risquait d’être empoisonnée, et aucune faille n’était permise.
On sait qu’Alamût n’était pas l’unique fief des Assassins, qui à mesure qu’ils avaient gagné en puissance, avaient développé de nouveaux quartiers généraux, jusqu’en Syrie. La légende raconte que les différentes forteresses des nizârites étaient toutes connectées par un système basé sur des signaux lumineux, simplement transmis à l’aide de miroirs. Une monnaie alternative aurait circulé à Alamût, affirmant le désir d’indépendance étatique d’Hasan-i Sabbah. L’aura particulière de Sabbah tenait d’une part à son imprenable demeure, mais également à l’influence et à l’autorité qu’il parvenait à exercer au-delà de ses murs, par l’intermédiaire de ses subalternes. Son obsession de l’isolement et sa paranoïa, plutôt que de lui nuire, lui ont permis de développer une incroyable capacité à mener ses troupes d’une main de fer. « Il faut que votre foi vous rende entre mes mains aussi dociles que le cadavre entre celles du laveur des morts », scandait-il régulièrement à ses fidèles de la première heure.
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COMMENT LA SECTE DES ASSASSINS EST DEVENUE IMMORTELLE
Couverture : Un artwork d’Assassin’s Creed. (Ubisoft)